Relation entre apport alimentaire et migraine?

[Nutrimuscle-Conseils]

Apport de macronutriments par rapport à la migraine et aux céphalées non migraineuses
Valentina A. Andreeva Nutriments 2018 , 10 (9), 1309;

Nous avons étudié l'association de l'apport quotidien moyen en macronutriments avec la migraine et les céphalées non migraineuses. Cette étude transversale comprenait 8042 hommes et 23 728 femmes provenant de la cohorte NutriNet-Santé en cours dans la population. Le statut de maux de tête a été évalué via un questionnaire d'auto-évaluation en ligne (2013-2016). La migraine a été définie à l'aide de critères établis et l'apport alimentaire en macronutriments a été estimé via des dossiers alimentaires de ≥ 3 heures. L'apport quotidien moyen (g / jour) de glucides (simples, complexes et totaux), de protéines et de graisses (acides gras saturés, acides gras monoinsaturés, acides gras polyinsaturés et total) constituait les principales variables d'exposition. Les modèles d’analyse de la variance (ANOVA) ajustés selon le sexe étaient adaptés. La présence de migraines a été notée chez 9,2% des hommes (âge moyen = 54,3 ± 13,3 ans) et 25,7% des femmes (âge moyen = 49,6 ± 12,8 ans).p <0,02) et un apport total en graisses ( p <0,01) plus élevé chez les hommes migraineux que chez les hommes sans maux de tête et chez ceux ayant des migraines non migraineuses; (2) un apport total en lipides ( p <0,0001) et en glucides total un peu plus élevé ( p <0,05) chez les femmes migraineuses que chez les femmes sans maux de tête et chez les femmes sans migraine.

Les résultats, qui apportent un soutien préliminaire aux différences sexospécifiques modérées dans l'apport en macronutriments par statut migraineux, méritent d'être confirmés dans différents contextes de population, ainsi que longitudinalement, et pourraient contribuer aux futures interventions alimentaires dans la prévention des maux de tête.

[Nutrimuscle-Conseils]

Feasibility of Fish Oil Supplementation on Headache Symptoms and Blood Lipids in Migraine Patients
En-Ling Yeh Brain Behav. 2024 Dec;14(12):e70149.

Objectives: Migraine is a chronic, recurring, and disabling disease. Fish oil intervention was used to investigate its effects on headache symptoms and blood lipids of migraine patients.

Design: All subjects were collected at the Kuang Tian General Hospital from March 2020 to May 2021. Experimental group subjects took 1 g/time of fish oil (including EPA 900 mg/tablet) after breakfast and dinner. Placebo group subjects took 100% soybean oil twice daily. Before and after the test, the migraine improvement questionnaire was used to analyze headaches during attacks, dietary intake, and headache triggers.

Results: The average age of the 47 subjects in this study was 40.3 ± 9.2 years old, the body mass index (BMI) was 24.3 ± 6.0 kg/m2. At Week 12, subjects in the fish oil group were significantly improved relative to the control group (p < 0.05). Blood lipid indexes TC, LDL-C, and TG were reduced, and the frequency, duration, and pain degree of migraine.

Conclusion: Fish oil may be used as an adjunctive therapeutic food for relieving migraine attack symptoms and blood lipids.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Faisabilité de la supplémentation en huile de poisson sur les symptômes de céphalées et les lipides sanguins chez les patients migraineux
En-Ling Yeh Brain Behav. 2024 déc. ;14(12) :e70149.

Objectifs : La migraine est une maladie chronique, récurrente et invalidante. Une intervention à base d'huile de poisson a été utilisée pour étudier ses effets sur les symptômes de céphalées et les lipides sanguins des patients migraineux.

Conception : Tous les sujets ont été recueillis à l'hôpital général de Kuang Tian de mars 2020 à mai 2021. Les sujets du groupe expérimental ont pris 1 g/heure d'huile de poisson (dont 900 mg d'EPA/comprimé) après le petit-déjeuner et le dîner. Les sujets du groupe placebo ont pris 100 % d'huile de soja deux fois par jour. Avant et après le test, le questionnaire d'amélioration de la migraine a été utilisé pour analyser les maux de tête pendant les crises, l'apport alimentaire et les déclencheurs de maux de tête.

Résultats : L'âge moyen des 47 sujets de cette étude était de 40,3 ± 9,2 ans, l'indice de masse corporelle (IMC) était de 24,3 ± 6,0 kg/m2. À la semaine 12, les sujets du groupe huile de poisson présentaient une amélioration significative par rapport au groupe témoin (p < 0,05). Les indices lipidiques sanguins TC, LDL-C et TG ont été réduits, ainsi que la fréquence, la durée et le degré de douleur de la migraine.

Conclusion : L'huile de poisson peut être utilisée comme aliment thérapeutique d'appoint pour soulager les symptômes des crises de migraine et les lipides sanguins.

[Nutrimuscle-Conseils]

The Interplay Between Gut Microbiota, Adipose Tissue, and Migraine: A Narrative Review
by Valentina Biagioli Nutrients 2025, 17(2), 337;

Background: Migraine, a prevalent neurovascular disorder, affects millions globally and is associated with significant morbidity. Emerging evidence suggests a crucial role of the gut microbiota and adipose tissue in the modulation of migraine pathophysiology, particularly through mechanisms involving neuroinflammation and metabolic regulation.

Material and Methods: A narrative review of the literature from 2000 to 2024 was conducted using the PubMed database. Studies addressing the relationships between microbiota, adipose tissue, and migraine—including dietary interventions and their impact—were analyzed.

Results: The findings highlight a bidirectional gut–brain axis, with gut microbiota influencing neuroinflammation via metabolites such as short-chain fatty acids (SCFAs).
Obesity exacerbates migraine severity through chronic inflammation and the dysregulation of adipocytokines like leptin and adiponectin. Dietary patterns, such as low glycemic index diets and Mediterranean diets, and the use of prebiotics, probiotics, and postbiotics show potential in migraine management.

Conclusions: This review underscores the need for integrative approaches targeting the microbiota–gut–brain axis and adipose tissue in migraine therapy. Future studies should explore longitudinal effects and personalized interventions to optimize outcomes.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Interaction entre le microbiote intestinal, le tissu adipeux et la migraine : une revue narrative
par Valentina Biagioli Nutrients 2025, 17(2), 337 ;

Contexte : la migraine, un trouble neurovasculaire répandu, touche des millions de personnes dans le monde et est associée à une morbidité importante. De nouvelles preuves suggèrent un rôle crucial du microbiote intestinal et du tissu adipeux dans la modulation de la physiopathologie de la migraine, notamment par le biais de mécanismes impliquant la neuroinflammation et la régulation métabolique.

Matériel et méthodes : une revue narrative de la littérature de 2000 à 2024 a été réalisée à l'aide de la base de données PubMed. Les études portant sur les relations entre le microbiote, le tissu adipeux et la migraine, y compris les interventions alimentaires et leur impact, ont été analysées.

Résultats : les résultats mettent en évidence un axe bidirectionnel intestin-cerveau, le microbiote intestinal influençant la neuroinflammation via des métabolites tels que les acides gras à chaîne courte (AGCC).
L'obésité aggrave la gravité des migraines par l'inflammation chronique et la dysrégulation des adipocytokines comme la leptine et l'adiponectine. Les régimes alimentaires, tels que les régimes à faible indice glycémique et les régimes méditerranéens, ainsi que l'utilisation de prébiotiques, de probiotiques et de postbiotiques, présentent un potentiel dans la prise en charge des migraines.

Conclusions : Cette revue souligne la nécessité d'approches intégratives ciblant l'axe microbiote-intestin-cerveau et le tissu adipeux dans le traitement de la migraine. Les études futures devraient explorer les effets longitudinaux et les interventions personnalisées pour optimiser les résultats.

[Nutrimuscle-Conseils]

The Impact of Chronic Magnesium Deficiency on Excitable Tissues—Translational Aspects
Biological Trace Element Research Volume 203, pages 707–728, (2025) Marija Stanojević

Neuromuscular excitability is a vital body function, and Mg2+ is an essential regulatory cation for the function of excitable membranes. Loss of Mg2+ homeostasis disturbs fluxes of other cations across cell membranes, leading to pathophysiological electrogenesis, which can eventually cause vital threat to the patient. Chronic subclinical Mg2+ deficiency is an increasingly prevalent condition in the general population. It is associated with an elevated risk of cardiovascular, respiratory and neurological conditions and an increased mortality.

Magnesium favours bronchodilation (by antagonizing Ca2+ channels on airway smooth muscle and inhibiting the release of endogenous bronchoconstrictors). Magnesium exerts antihypertensive effects by reducing peripheral vascular resistance (increasing endothelial NO and PgI2 release and inhibiting Ca2+ influx into vascular smooth muscle).

Magnesium deficiency disturbs heart impulse generation and propagation by prolonging cell depolarization (due to Na+/K+ pump and Kir channel dysfunction) and dysregulating cardiac gap junctions, causing arrhythmias, while prolonged diastolic Ca2+ release (through leaky RyRs) disturbs cardiac excitation-contraction coupling, compromising diastolic relaxation and systolic contraction.

In the brain, Mg2+ regulates the function of ion channels and neurotransmitters (blocks voltage-gated Ca2+ channel-mediated transmitter release, antagonizes NMDARs, activates GABAARs, suppresses nAChR ion current and modulates gap junction channels) and blocks ACh release at neuromuscular junctions. Magnesium exerts multiple therapeutic neuroactive effects (antiepileptic, antimigraine, analgesic, neuroprotective, antidepressant, anxiolytic, etc.).

This review focuses on the effects of Mg2+ on excitable tissues in health and disease. As a natural membrane stabilizer, Mg2+ opposes the development of many conditions of hyperexcitability. Its beneficial recompensation and supplementation help treat hyperexcitability and should therefore be considered wherever needed.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

L'impact de la carence chronique en magnésium sur les tissus excitables - Aspects translationnels
Biological Trace Element Research Volume 203, pages 707–728, (2025) Marija Stanojević

L'excitabilité neuromusculaire est une fonction vitale du corps et le Mg2+ est un cation régulateur essentiel pour la fonction des membranes excitables. La perte d'homéostasie du Mg2+ perturbe les flux d'autres cations à travers les membranes cellulaires, conduisant à une électrogénèse physiopathologique, qui peut éventuellement constituer une menace vitale pour le patient. La carence chronique subclinique en Mg2+ est une affection de plus en plus répandue dans la population générale. Elle est associée à un risque élevé de maladies cardiovasculaires, respiratoires et neurologiques et à une mortalité accrue.

Le magnésium favorise la bronchodilatation (en antagonisant les canaux Ca2+ sur les muscles lisses des voies respiratoires et en inhibant la libération de bronchoconstricteurs endogènes). Le magnésium exerce des effets antihypertenseurs en réduisant la résistance vasculaire périphérique (en augmentant la libération endothéliale de NO et de PgI2 et en inhibant l'afflux de Ca2+ dans le muscle lisse vasculaire).

Une carence en magnésium perturbe la génération et la propagation de l'influx cardiaque en prolongeant la dépolarisation cellulaire (en raison du dysfonctionnement de la pompe Na+/K+ et du canal Kir) et en dérégulant les jonctions communicantes cardiaques, provoquant des arythmies, tandis qu'une libération prolongée de Ca2+ diastolique (par des RyR fuyants) perturbe le couplage excitation-contraction cardiaque, compromettant la relaxation diastolique et la contraction systolique.

Dans le cerveau, le Mg2+ régule la fonction des canaux ioniques et des neurotransmetteurs (bloque la libération de transmetteurs médiée par les canaux Ca2+ voltage-dépendants, antagonise les NMDAR, active les GABAAR, supprime le courant ionique nAChR et module les canaux de jonction communicante) et bloque la libération d'ACh aux jonctions neuromusculaires. Le magnésium exerce de multiples effets neuroactifs thérapeutiques (antiépileptique, antimigraineux, analgésique, neuroprotecteur, antidépresseur, anxiolytique, etc.).

Cette revue se concentre sur les effets du Mg2+ sur les tissus excitables en bonne santé et en maladie. En tant que stabilisateur membranaire naturel, le Mg2+ s'oppose au développement de nombreuses conditions d'hyperexcitabilité. Sa recompensation et sa supplémentation bénéfiques aident à traiter l'hyperexcitabilité et doivent donc être envisagées chaque fois que cela est nécessaire.