Le rinçage de la bouche avec une solution sucrée augmente la dépense énergétique et diminue l'appétit pendant 60 minutes d'exercice de marche autorégulée
Kevin Deighton Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme, 2016, 41(12): 1255-1261, 10.1139/apnm-2016-0344
Un rince-bouche sucré peut améliorer la performance d’un exercice d’endurance physique et s’avère très ergogène quand l’exercice est accompli à jeun. Cette stratégie peut aussi servir à augmenter la capacité physique et à accroître le déficit énergétique au cours d’un exercice d’intensité modérée pour le contrôle du poids quand l’exercice est réalisé à jeun depuis la veille. Dix-huit hommes en bonne santé (moyenne (é-t) : âge, 23 (4) ans; indice de masse corporelle, 23,1 (2,4) kg·m−2) se soumettent à un essai de familiarisation et à trois essais expérimentaux. Après un jeûne d’une nuit, les participants effectuent 60 min de marche sur un tapis roulant à une vitesse sollicitant une intensité d’effort de niveau 13 (« assez difficile »). Les participants ajustent manuellement la vitesse du tapis roulant pour maintenir cette intensité d’effort.
Les rince-bouches utilisés pour les essais expérimentaux contiennent soit 6,4 % de maltodextrine et un édulcorant (« CHO »), soit un placebo au même goût (« PLA ») ou soit de l’eau (« WAT »). On mesure la sensation de faim sur une échelle visuelle analogue et on évalue la dépense énergétique à l’effort ainsi que le taux d’oxydation des substrats par l’analyse des gaz en ligne. L’augmentation de la distance de marche dans les conditions CHO et PLA suscite une plus grande dépense d’énergie comparativement à WAT (différence moyenne (intervalle de confiance 90 %); 79 (60) kJ, P = 0,035, d = 0,24; et 90 (63) kJ, P = 0,024, d = 0,27, respectivement). La surface sous la courbe de sensation de faim est plus petite dans les conditions CHO et PLA comparativement à WAT (8 (6) mm, P = 0,042, d = 0,43; et 6 (8) mm, P = 0,201, d = 0,32, respectivement). Le taux d’oxydation des sucres est plus élevé dans la condition CHO comparativement à PLA et WAT (7,3 (6,7) g, P = 0,078, d = 0,47; et 10,1 (6,5) g, P = 0,015, d = 0,81, respectivement).
Cette étude procure des faits nouveaux selon lesquels un rince-bouche contenant une solution sucrée pourrait susciter au cours d’une séance de marche d’intensité modérée un plus grand déficit énergétique dû à l’augmentation de la dépense d’énergie et à la diminution de l’appétit. Un effet placebo pourrait expliquer ces résultats.