Profil de risque cardiovasculaire chez les athlètes olympiques: un scénario de risque inattendu et sous-estimé
Flavio D'Ascenzi British Journal of Sports Medicine Table of Contents for January 2019; Vol. 53, No. 1
Contexte La prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires (CV) a été mal explorée chez les sujets régulièrement engagés dans des programmes d'exercices de haute intensité. Notre objectif était donc d'évaluer la prévalence et la distribution des facteurs de risque CV dans une large population d'athlètes de compétition, afin de déduire les caractéristiques du mode de vie des athlètes associées au meilleur profil CV.
Méthodes 1058 athlètes olympiques (656 hommes et 402 femmes), évalués de manière consécutive sur la période 2014-2016, représentent la population de l'étude. La prévalence et la distribution des facteurs de risque de CV ont été évaluées en fonction de l'âge, de la taille et du sport.
Résultats La dyslipidémie était le risque le plus courant (32%), suivie du tour de taille accru (25%), des antécédents familiaux positifs (18%), du tabagisme (8%), de l'hypertension (3,8%) et de l'hyperglycémie (0,3%). Un grand sous-groupe d’athlètes (418, 40%) n’avait aucun facteur de risque ou un (414, 39%), alors que seuls quelques-uns (39, 3,7%) avaient un facteur de risque de CV de 3/4. Le groupe sans risque comprenait en grande partie des athlètes d'endurance (34%). Le vieillissement a été associé à une augmentation du cholestérol total et de lipoprotéines de basse densité, des triglycérides (p <0,001) et de la glycémie (p = 0,002) et à une diminution du cholestérol des lipoprotéines de haute densité. Dans l'analyse de régression logistique multivariée, l'âge, l'IMC et la masse adipeuse ont été identifiés comme des prédicteurs indépendants de l'augmentation du risque CV.
Interprétation La dyslipidémie et l'augmentation du tour de taille sont courantes chez les athlètes d'élite (32% et 25%, respectivement). Une proportion importante (40%) des athlètes, principalement endurance, est totalement exempte de facteurs de risque. Seule une minorité (3%) présente un risque CV élevé, exprimant en grande partie son mode de vie et liée à des facteurs de risque CV modifiables.
