L’acide arachidonique alimentaire : un acteur à deux faces dans le cerveau et la maladie d’Alzheimer ?
Katleen Pinchaud OCL 2018
L’acide arachidonique est le second acide gras polyinsaturé cérébral et le premier de la série des ω-6. Les apports alimentaires d’acide arachidonique varient entre 50 et 300 mg/jour dans les régimes occidentaux mais pourraient être sous-estimés. Les triglycérides de la partie grasse des viandes fourniraient des quantités similaires aux phospholipides de la partie maigre.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative associée à l’âge et un problème de santé publique majeur dans le monde. Les oligomères de peptides β amyloïde en sont désormais reconnus comme l’agent principal, bien que la présence de la protéine tau est nécessaire à leur action. Avec d’autres auteurs, nous avons établi que la phospholipase A2 cytosolique, spécifique de l’acide arachidonique, assure les effets neurotoxiques des oligomères de peptide β amyloïde. Nous avons ensuite montré qu’un régime riche en acide arachidonique augmente la sensibilité des souris aux effets de ces oligomères, sans augmentation majeure de ses niveaux cérébraux. Ceci suggère que cet acide gras peut agir sur le cerveau par des effets périphériques comme une sub-inflammation dont le rôle dans la relation intestin-cerveau est discutée dans la littérature. Les apports alimentaires d’acide arachidonique devrait être intégrés dans la prévention de la maladie d’Alzheimer.