Aluminium et sein humain
P.D. Darbre Morphologie Available online 17 March 2016
La population humaine est exposée à l’aluminium (Al) dans l’alimentation, les anti-acides et les adjuvants des vaccins, mais l’application fréquente de sels à base d’Al comme anti-transpirant sous l’aisselle représente une exposition supplémentaire élevée directement au voisinage du sein chez la femme.
Une coïncidence est représentée par le fait que le quadrant supérieur externe du sein est l’endroit où l’incidence des kystes et des cancers du sein est anormalement élevée. Des taux d’Al ont été retrouvés dans les tissus et/ou fluides mammaires humains à des niveaux plus élevés que dans le sang.
Des preuves expérimentales suggèrent que, à des concentrations notables, l’Al peut avoir un impact négatif sur la biologie des cellules épithéliales humaines mammaires. La maladie fibrokystique du sein est l’affection bénigne la plus courante et il est certain que l’Al peut être un facteur causal dans la formation des kystes mammaires.
La preuve est également avancée que l’Al peut induire le développement de multiples caractéristiques néoplasiques associées dans les cellules mammaires. En particulier il peut entraîner une instabilité génomique, la prolifération inappropriée des cellules épithéliales mammaires humaines et peut augmenter la migration et l’invasion des cellules cancéreuses des adénocarcinomes humains. De plus, l’Al est un métallœstrogène et les œstrogènes représentent un facteur de risque bien connu dans le cancer du sein. Il est établi que le microenvironnement représente un autre déterminant dans le développement du cancer du sein et l’Al peut avoir un effet délétère sur le microenvironnement mammaire. Si la tendance actuelle d’utilisation des anti-transpirants à base d’Al joue un rôle dans la survenue des kystes et du cancer du sein, alors une réduction à leur exposition pourrait représenter une stratégie préventive et une révision de la réglementation apparaît maintenant justifiée.