Relation entre l’activité physique et les capacités d’attention chez l’adolescent : l’étude HELENA
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 30, Issue 2, June 2016, Pages 119 J. Vanhelst
Introduction et but de l’étude
L’activité physique est un déterminant important de la santé chez l’enfant et l’adolescent. La cognition intègre mémoire, vitesse de réaction, attention et concentration, ces 2 derniers étant particulièrement important chez l’enfant car indispensables aux processus de compréhension et d’apprentissage. Plusieurs études ont suggéré que l’activité physique améliorait les fonctions cognitives. Le but de notre travail était d’évaluer la relation entre l’activité physique et la capacité d’attention chez des adolescents.
Matériel et méthodes
L’étude comprenait 273 adolescents (126 garçons, 147 filles) âgés de 12,5 à 17,5 ans, ayant participé à l’étude HELENA (http://www.helenastudy.com). L’activité physique quotidienne a été mesurée avec un accéléromètre pendant 7 jours. Les adolescents ont réalisé le test D2 qui évalue la capacité d’attention. L’association entre l’activité physique et la capacité d’attention a été étudiée par analyse multivariée après ajustement sur des facteurs de confusion (l’âge, l’indice de masse corporelle et le niveau d’éducation des parents). La méthode des courbes ROC a été utilisée pour déterminer des seuils d’activité physique en fonction de la capacité d’attention.
Résultats
Le temps passé en activité physique modérée ou modérée à vigoureuse était positivement corrélé à la capacité d’attention (p < 0,05). Un haut niveau d’activité physique modérée à vigoureuse était associé à une meilleure capacité d’attention, indépendamment des autres variables. Les analyses des courbes ROC ont montré que les seuils d’activité physique permettant d’avoir un effet positif sur la capacité d’attention étaient supérieurs ou égaux à 41, à 12, et à 58 min/j pour l’activité physique modérée, vigoureuse et modérée à vigoureuse, respectivement.
Conclusion
Les résultats de ce travail montrent une association positive entre l’AP et la capacité d’attention chez l’adolescent. L’activité physique modérée à vigoureuse pourrait améliorer les capacités d’attention chez les adolescents, qui est une composante importante de la fonction cognitive. Cela suggère donc que promouvoir l’activité physique modérée et vigoureuse peut être bénéfique pour la fonction cognitive de l’adolescent.