Intestinal damage following short-duration exercise at the same relative intensity is similar in temperate and hot environments
Brodie L. Sheahen Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme 2018.
L’augmentation de la température et de la quantité d’exercice perturbent les jonctions serrées du tractus gastro-intestinal; toutefois, on ne connait pas la part de la température environnementale dans les dommages intestinaux au cours d’un exercice physique.
Cette étude examine l’effet de deux températures environnementales différentes sur les dommages intestinaux au cours d’un exercice physique réalisé à la même intensité relative. Douze hommes (moyenne ± é-t; masse corporelle : 81,98 ± 7,95 kg, hauteur : 182,6 ± 7,4 cm) participent à des essais cyclistes randomisés (45 min, 70 % de la consommation maximale d’oxygène) dans deux conditions climatiques : 30 °C, 40 % humidité relative (HR) et 20 °C, 40 % HR. Un sous-échantillon de 5 individus participe à un essai passif en position assise : 30 °C, 40 % HR. Durant chaque essai, on enregistre la température rectale et la sensation thermique (« TSS ») et on prélève des échantillons de sang veineux avant et après chaque essai pour la mesure de la concentration de la protéine intestinale de liaison des acides gras (« I-FABP »), un marqueur des dommages intestinaux. Comme prévu, la consommation d’oxygène au cours des essais kinésiques à 30 °C et 20 °C est similaire (p = 0,94). La concentration d’I-FABP est plus élevée après l’exercice à 30 °C (préexercice: 585 ± 188 pg·mL−1, postexercise : 954 ± 411 pg·mL−1) et à 20 °C (préexercice: 571 ± 175 pg·mL−1, postexercice: 852 ± 317 pg·mL−1; p < 0,0001), mais l’ampleur des dommages est similaire dans les deux conditions thermiques (p = 0,58).
On ne note pas d’augmentation significative de l’I-FABP (p = 0,59) après l’exposition passive à la chaleur. La température rectale s’élève au cours des essais kinésiques (p < 0,001), mais pas au cours de l’essai passif (p = 0,084). TSS s’accroît plus au cours de l’exercice physique à 30 °C comparativement à 20 °C (p < 0,001). On observe une augmentation de TSS durant l’essai passif dans la chaleur (p = 0,03). Les dommages intestinaux mesurés par l’I-FABP à la suite des exercices dans les deux conditions thermiques sont similaires à la même intensité relative. L’exposition passive à la chaleur n’engendre pas d’augmentation d’I-FABP. Au cours d’un exercice physique dans des conditions de stress thermique compensable, l’accroissement des dommages intestinaux serait surtout attribuable à la composante kinésique plutôt qu’à la composante environnementale.