Carbohydrate and protein intake during exertional heat stress ameliorates intestinal epithelial injury and small intestine permeability
Rhiannon M.J. Snipe Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme 26, 2017.
Le stress thermique de l’effort (« EHS ») perturbe l’intégrité du tractus gastro-intestinal et mène à une endotoxémie et une cytokinémie entraînant des implications symptomatiques et sanitaires. Cette étude a pour objectif de déterminer les effets de l’apport en sucres et en protéines lors d’un EHS sur l’intégrité gastro-intestinale, les symptômes et les réponses systémiques. Onze coureurs d’endurance dont 5 femmes effectuent 2 h de course sollicitant 60 % de la consommation maximale d’oxygène par une température ambiante de 35 °C, et ce, en trois occasions selon un ordre aléatoire et consomment de l’eau (« WATER ») ou 15 g de glucose (« GLUC ») ou un hydrolysat de protéines de petit-lait (« WPH »), apparié sur le plan énergétique, avant et à toutes les 20 min durant EHS. On enregistre la température rectale et les symptômes gastro-intestinaux toutes les 10 min durant EHS. On prélève des échantillons de sang avant et après EHS et durant la récupération afin d’évaluer la concentration plasmatique de la protéine intestinale de liaison des acides gras (« I-FABP »), un marqueur des lésions épithéliales intestinales, du cortisol, de l’endotoxine et des cytokines inflammatoires. On utilise le ratio lactulose/l-rhamnose urinaire pour la mesure de la perméabilité du petit intestin. Comparativement à WATER, GLUC et WPH atténuent les lésions épithéliales de l’intestin associées à EHS (I-FABP: 897 ± 478 pg·mL−1 vs 123 ± 197 pg·mL−1 et 82 ± 156 pg·mL−1, respectivement, p < 0,001) et améliorent la perméabilité du petit intestin (ratio lactulose/l-rhamnose 0,034 ± 0,014 vs 0,017 ± 0,005 et 0,008 ± 0,002, respectivement, p = 0,001). On observe une endotoxémie post-EHS dans tous les essais (10,2 pg·mL−1, p = 0,001). Les anticorps anti-endotoxine post-EHS sont plus élevés (p < 0,01) et le cortisol ainsi qu’interleukine-6 sont plus bas (p < 0,05) dans l’essai GLUC comparativement à l’essai WATER seulement.
Les symptômes globaux ainsi que ceux dans le tractus gastro-intestinal supérieur en réaction à EHS sont plus importants en WPH comparativement à GLUC et WATER (p < 0,05).
En conclusion, l’apport en sucres et en protéines lors d’un EHS atténue les lésions intestinales et améliore la perméabilité. Les sucres favorisent la clairance de l’endotoxine et atténuent les marqueurs de stress alors que les protéines semblent aggraver les symptômes gastro-intestinaux. Les sucres semblent être une meilleure option.