Dietary fish oil delays hypoxic skeletal muscle fatigue and enhances caffeine-stimulated contractile recovery in the rat in vivo hindlimb
Gregory E. Peoples Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme 2017
L’efficacité de l’oxygène exerce un impact sur la machine contractile du muscle squelettique en condition d’hypoxie physiologique. L’huile alimentaire de poisson, source d’acide docosahexaénoïque (DHA), diminue le coût en oxygène de la contraction musculaire.
Cette étude utilise le modèle de la patte arrière du rat sous perfusion autologue pour l’examen des effets d’un apport en huile de poisson sur la fatigue du muscle squelettique au cours d’une épreuve ponctuelle en condition d’hypoxie. On procure durant 8 semaines à des rats mâles Wistar un régime riche en gras saturés (SF), en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (LC) n-6 (n-6 PUFA) ou en LC n-3 PUFA DHA provenant de l’huile de poisson (FO). Sous anesthésie et dans des conditions de ventilation (normoxie 21 % O2 (SaO2-98 %) et hypoxie 14 % O2 (SaO2-89 %)) et de perfusion à débit constant dans la patte arrière, on applique une stimulation électrique (2Hz, 6-12V, 0,05 ms) au nerf sciatique pour épuiser le faisceau musculaire gastrocnemius–plantaris–soleus.
Dans le but d’évaluer le recouvrement de la force, on procure de la caféine (2,5, 5, 10 mM) via une canule artérielle au faisceau musculaire en contraction. Indépendamment du régime alimentaire, l’hypoxie atténue la tension de secousse maximale (normoxie 82 ± 8; hypoxie 41 ± 2 g·g–1 tissu w.w.). Toutefois, les rats alimentés en huile de poisson présentent une plus grande tension de secousse de pointe comparativement aux groupes SF et n-6 PUFA (P < 0,05) et affichent une prolongation du temps de déclin à 50 % du maximum de la tension de secousse (SF : 546 ± 58, n-6 PUFA : 522 ± 58, FO : 792 ± 96 s; P < 0,05). De plus, on observe chez les animaux alimentés à l’huile de poisson une amélioration du recouvrement de la contractilité stimulé par la caféine (recouvrement – SF : 41 ± 3, n-6 PUFA : 40 ± 4, FO : 52 ± 7 %; P < 0,05).
Ces résultats soutiennent le rôle physiologique de DHA dans les membranes musculosquelettiques exposées au stress de l’hypoxie, ce qui est en accord avec l’atténuation de la fatigue musculaire dans des conditions physiologiques de normoxie