Le travail de nuit, néfaste pour le cœur ?

[Nutrimuscle-Conseils]

Long-term night shift work is associated with the risk of atrial fibrillation and coronary heart disease
Ningjian Wang, European Heart Journal, 10 August 2021

Aims
The aim of this study was to test whether current and past night shift work was associated with incident atrial fibrillation (AF) and whether this association was modified by genetic vulnerability. Its associations with coronary heart disease (CHD), stroke, and heart failure (HF) were measured as a secondary aim.

Methods and results
This cohort study included 283 657 participants in paid employment or self-employed without AF and 276 009 participants free of CHD, stroke, and HF at baseline in the UK Biobank. Current and lifetime night shift work information was obtained. Cox proportional hazard models were used. Weighted genetic risk score for AF was calculated. During a median follow-up of 10.4 years, 5777 incident AF cases were documented. From ‘day workers’, ‘shift but never/rarely night shifts’, and ‘some night shifts’ to ‘usual/permanent night shifts’, there was a significant increasing trend in the risk of incident AF (P for trend 0.013). Usual or permanent night shifts were associated with the highest risk [hazard ratio (HR) 1.16, 95% confidence interval (CI) 1.02–1.32]. Considering a person’s lifetime work schedule and compared with shift workers never working nights, participants with a duration over 10 years and an average 3–8 nights/month frequency of night shift work exposure possessed higher AF risk (HR 1.18, 95% CI 0.99–1.40 and HR 1.22, 95% CI 1.02–1.45, respectively). These associations between current and lifetime night shifts and AF were not modified by genetic predisposition to AF. Usual/permanent current night shifts, ≥10 years and 3–8 nights/month of lifetime night shifts were significantly associated with a higher risk of incident CHD (HR 1.22, 95% CI 1.11–1.35, HR 1.37, 95% CI 1.20–1.58 and HR 1.35, 95% CI 1.18–1.55, respectively). These associations in stroke and HF were not significant.

Conclusion
Both current and lifetime night shift exposures were associated with increased AF risk, regardless of genetic AF risk. Night shift exposure also increased the risk of CHD but not stroke or HF. Whether decreasing night shift work frequency and duration might represent another avenue to improve heart health during working life and beyond warrants further study.

[Nutrimuscle-Conseils]

Cette étude démontre que le travail de nuit actuel et à vie étaient associées à un risque accru de fibrillation auriculaire et de maladie coronarienne.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Le travail posté de nuit à long terme est associé au risque de fibrillation auriculaire et de maladie coronarienne
Ningjian Wang, European Heart Journal, 10 août 2021

Objectifs
Le but de cette étude était de tester si le travail posté de nuit actuel et passé était associé à un incident de fibrillation auriculaire (FA) et si cette association était modifiée par une vulnérabilité génétique. Ses associations avec les maladies coronariennes (CHD), les accidents vasculaires cérébraux et l'insuffisance cardiaque (IC) ont été mesurées comme objectif secondaire.

Méthodes et résultats
Cette étude de cohorte comprenait 283 657 participants ayant un emploi rémunéré ou des travailleurs indépendants sans FA et 276 009 participants sans coronaropathie, AVC et IC au départ dans la UK Biobank. Des informations sur le travail posté de nuit actuel et à vie ont été obtenues. Des modèles à risques proportionnels de Cox ont été utilisés. Le score de risque génétique pondéré pour la FA a été calculé. Au cours d'un suivi médian de 10,4 ans, 5 777 cas incidents de FA ont été documentés. De « travailleurs de jour », « équipes mais jamais/rarement de nuit » et « quelques équipes de nuit » à « équipes de nuit habituelles/permanentes », il y avait une tendance à la hausse significative du risque d'incident de FA (P pour la tendance 0,013). Les quarts de nuit habituels ou permanents étaient associés au risque le plus élevé [hazard ratio (HR) 1,16, intervalle de confiance à 95 % (IC) 1,02-1,32). Compte tenu de l'horaire de travail d'une personne tout au long de sa vie et par rapport aux travailleurs postés ne travaillant jamais la nuit, les participants ayant une durée de plus de 10 ans et une fréquence moyenne de 3 à 8 nuits/mois d'exposition au travail de nuit présentaient un risque de FA plus élevé (HR 1,18, IC à 95 % 0,99– 1,40 et HR 1,22, IC à 95 % 1,02-1,45, respectivement). Ces associations entre les quarts de nuit actuels et à vie et la FA n'ont pas été modifiées par une prédisposition génétique à la FA. Les quarts de nuit actuels/permanents habituels, ≥10 ans et 3-8 nuits/mois de quarts de nuit à vie étaient significativement associés à un risque plus élevé de coronaropathie incidente (HR 1,22, IC à 95 % 1,11-1,35, HR 1,37, IC à 95 % 1,20- 1,58 et HR 1,35, IC à 95 % 1,18–1,55, respectivement). Ces associations dans l'AVC et l'IC n'étaient pas significatives.

Conclusion
Les expositions de nuit actuelles et à vie étaient associées à un risque accru de FA, quel que soit le risque génétique de FA. L'exposition de nuit augmente également le risque de coronaropathie, mais pas d'AVC ou d'IC. La question de savoir si la diminution de la fréquence et de la durée du travail de nuit pourrait représenter une autre voie pour améliorer la santé cardiaque pendant la vie professionnelle et au-delà mérite une étude plus approfondie.