Exercice excessif chez les athlètes d'endurance: la fibrillation auriculaire est-elle une conséquence possible?
Jack M. Goodman Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme 2018.
La pratique modérée d’activité physique est associée à une longévité supérieure et à un plus faible risque de fibrillation auriculaire (« AF »). Toutefois, le risqué relatif d’AF idiopathique est de 3 à 5 fois plus élevé chez les athlètes d’endurance extrême comparativement à des adultes en bonne santé. On constate de plus en plus que l’entraînement « excessif » en endurance pourrait remodeler le cœur et provoquer à long terme des conséquences nuisibles.
La pathogenèse de l’AF induite par l’exercice physique proviendrait possiblement de l’interaction de multiples facteurs aigus et chroniques incluant le grossissement auriculaire, une tendance profibrotique, un tonus vagal élevé et un profil génotypique qui, dans son ensemble, favorisent un remodelage auriculaire nuisible.
On peut effectuer une prise en charge clinique des athlètes aux prises avec l’AF au moyen de diverses stratégies qui permettrait la pratique de l’activité physique de façon continue et sécuritaire. À la lumière des données probantes globales au sujet des risques et des avantages, il est prématuré de suggérer que l’entraînement excessif est non sécuritaire ou qu’il devrait être diminué. Il faut réaliser une évaluation et élaborer des directives thérapeutiques basées sur des preuves pour s’assurer de la pratique optimale et sécuritaire de l’activité physique chez de plus en plus d’athlètes d’endurance aux prises avec la fibrillation auriculaire.