Efficacité amaigrissante à 18 mois ans d’un enrichissement modéré en protéines comparé à un régime hypolipidique
J.-F. Brun Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 28, Supplement 1, December 2014, Pages S141
Introduction et but de l’étude
L’étude multicentrique DIO-GENE a confirmé qu’un enrichissement modéré en protéines (dans une fourchette physiologique bien au dessous des régimes hyper-protidiques à la mode) entraîne une perte de poids plus importante et plus prolongée qu’un régime restrictif classique. Nous avions précédemment montré qu’une telle démarche réalisée dans des conditions de « vraie vie » à l’aide d’une préparation de protéines d’œuf aboutit à 12 mois à une perte de poids plus importante qu’un régime hypolipidique, et que cette démarche est notamment intéressante chez les sujets autorestreints ayant des apports protéiques inférieurs aux ANC. Il restait à préciser sur une plus longue période comment se poursuivait cet effet.
Matériel et méthodes
Nous présentons les résultats à 18 mois du suivi de deux cohortes de consultants obèses : 127 suivant un régime hypolipidique avec conseils personnalisés de correction des principales erreurs diététiques et 66 recevant des suppléments de protéines d’œuf de manière à amener la ration protidique à 1,2 g/kg/j. Les deux groupes sont appariés sur le plan de l’âge, du sexe, de l’IMC initial, et des apports caloriques et protéiques au départ. Des échelles analogiques-numériques inspirées du questionnaire de Hill étaient utilisées pour analyser les effets sur le comportement alimentaire.
Résultats et Analyse statistique
La comparaison des courbes de poids montre une réponse significativement plus importante avec la protéine (comparaison globale ANOVA p =0,003). Au cours des 6 premiers mois les courbes sont voisines (ANOVA p =0,117, NS) et la différence devient significative au 13e mois (−7,57 ± 1,21 vs −5,45 ± 1,32 kg p =0,041) et cet écart de 35 % en moyenne se maintient ensuite à plateau (ANOVA 12–18 mois p = 0,0012). Les questionnaires objectivent une diminution de l’appétit (p < 0,01) et du grignotage (p < 0,01) et une augmentation de la satiété (p < 0,01).
Conclusion
Ces résultats confirment que l’enrichissement modéré en protéines qui est mise en place très facilement avec la préparation de protéines est plus efficace qu’un régime hypolipidique et que son effet se maintient bien à 18 mois. L’effet satiétogène physiologique des protéines, ainsi qu’un effet sur la thermogenèse post-prandiale rapporté ailleurs, expliquent vraisemblablement cet effet.