La viande bio est-elle moins contaminée aux antibiotiques?

[Nutrimuscle-Conseils]

Contamination of Retail Meat Samples with Multidrug-Resistant Organisms in Relation to Organic and Conventional Production and Processing: A Cross-Sectional Analysis of Data from the United States National Antimicrobial Resistance Monitoring System, 2012–2017
Gabriel K. Innes, Environmental Health Perspectives. 12 May 2021

Background:
During food animal production, animals are exposed to, colonized by, and sometimes infected with bacteria that may contaminate animal products with susceptible and multidrug-resistant organisms (MDRO). The United States’ Organic Foods Production Act resulted in decreased antibiotic use in some animal production operations. Some studies have reported that decreased antibiotic use is associated with reduced MDRO on meat.

Objectives:
The aim of this study was to investigate associations of meat production and processing methods with MDRO and overall bacterial contamination of retail meats.

Methods:
Bacterial contamination data from 2012 to 2017 for chicken breast, ground beef, ground turkey, and pork chops were downloaded from the National Antimicrobial Resistance Monitoring System. Poisson regression models with robust variance were used to estimate associations with MDRO contamination and any contamination (adjusted for year and meat type) overall, and according to bacteria genus (Salmonella, Campylobacter, Enterococcus, Escherichia coli) and meat type.

Results:
A total of 39,349 retail meat samples were linked to 216 conventional, 123 split (conventional and organic), and three organic processing facilities. MDRO contamination was similar in conventionally produced meats processed at split vs. conventional facilities but was significantly lower in organically produced meats processed at split facilities [adjusted prevalance ratio (aPR)=0.43; 95% CI: 0.30, 0.63]. Meat processed by split vs. conventional processors had higher or similar MDRO contamination for all tested bacterial genera except Campylobacter (aPR=0.29; 95% CI: 0.13, 0.64). The prevalence of any contamination was lower in samples processed at split vs. conventional facilities for aggregated samples (aPR=0.70; 95% CI: 0.68, 0.73) and all meat types and bacterial genera.

Discussion:
Organically produced and processed retail meat samples had a significantly lower prevalence of MDRO than conventionally produced and processed samples had, whereas meat from split processors had a lower prevalence of any contamination than samples from conventional processors had. Additional studies are needed to confirm findings and clarify specific production and processing practices that might explain them.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Contamination d'échantillons de viande vendue au détail par des organismes multirésistants en relation avec la production et la transformation biologiques et conventionnelles : une analyse transversale des données du système national de surveillance de la résistance aux antimicrobiens des États-Unis, 2012-2017
Gabriel K. Innes, Perspectives de la santé environnementale. 12 mai 2021

Arrière-plan:
Au cours de la production d'animaux destinés à l'alimentation, les animaux sont exposés, colonisés et parfois infectés par des bactéries qui peuvent contaminer les produits animaux par des organismes sensibles et multirésistants (MDRO). L'Organic Foods Production Act des États-Unis a entraîné une diminution de l'utilisation d'antibiotiques dans certaines exploitations de production animale. Certaines études ont rapporté qu'une diminution de l'utilisation d'antibiotiques est associée à une réduction des MDRO sur la viande.

Objectifs:
Le but de cette étude était d'étudier les associations de méthodes de production et de transformation de la viande avec le MDRO et la contamination bactérienne globale des viandes vendues au détail.

Méthodes :
Les données de contamination bactérienne de 2012 à 2017 pour la poitrine de poulet, le bœuf haché, la dinde hachée et les côtelettes de porc ont été téléchargées à partir du Système national de surveillance de la résistance aux antimicrobiens. Des modèles de régression de Poisson avec une variance robuste ont été utilisés pour estimer les associations avec la contamination MDRO et toute contamination (ajustée pour l'année et le type de viande) dans l'ensemble, et selon le genre de bactéries (Salmonella, Campylobacter, Enterococcus, Escherichia coli) et le type de viande.

Résultats:
Un total de 39 349 échantillons de viande au détail ont été liés à 216 installations de transformation conventionnelles, 123 fractionnées (conventionnelles et biologiques) et trois installations de transformation biologique. La contamination par le MDRO était similaire dans les viandes produites de manière conventionnelle et transformées dans des installations fractionnées par rapport aux installations conventionnelles, mais était significativement plus faible dans les viandes produites biologiquement transformées dans des installations fractionnées [rapport de prévalence ajusté (aPR) = 0,43 ; IC à 95 % : 0,30, 0,63]. La viande transformée par des transformateurs divisés par rapport aux transformateurs conventionnels présentait une contamination MDRO plus élevée ou similaire pour tous les genres bactériens testés, à l'exception de Campylobacter (aPR = 0,29 ; IC à 95 % : 0,13, 0,64). La prévalence de toute contamination était plus faible dans les échantillons traités dans des installations divisées par rapport aux installations conventionnelles pour les échantillons agrégés (aPR = 0,70 ; IC à 95 % : 0,68, 0,73) et tous les types de viande et genres bactériens.

Discussion:
Les échantillons de viande au détail produits et transformés de manière biologique avaient une prévalence de MDRO significativement plus faible que les échantillons produits et transformés de manière conventionnelle, tandis que la viande provenant de transformateurs divisés avait une prévalence de contamination inférieure à celle des échantillons provenant de transformateurs conventionnels. Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats et clarifier les pratiques de production et de transformation spécifiques qui pourraient les expliquer.

[Nutrimuscle-Conseils]

L’engraissement des bovins avec des rations à base d’herbe améliore la qualité nutritionnelle des acides gras de leur viande
Fattening cattle with grass-based diets improves the nutritional quality of fatty acids in beef
Jérôme Normand

Points essentiels
• 100 g de noix d’entrecôte apportent 0,9 à 4,5 g de lipides (moins de 6 % des ANC).
• La finition des bovins au pâturage augmente la teneur en AGPI n-3 de leur viande.
• Les apports en AGPI n-3 sont doublés par rapport à une finition à l’auge.
• L’ensilage d’herbe a un impact plus faible sur les % d’AGPI n-3 que l’herbe pâturée.
• Les antioxydants de l’herbe protègent les AG de la viande de l’oxydation.

L’utilisation d’herbe dans la ration des bovins améliore la composition de la fraction lipidique de leur viande. En effet, par rapport à la viande de bovins finis à l’auge (ensilage de maïs ou concentré), celle d’animaux finis au pâturage contient des teneurs en lipides plus faibles et des proportions plus importantes en 18:3 n-3, EPA, DHA et CLA, acides gras (AG) connus pour leurs propriétés bénéfiques pour la santé humaine. L’herbe conservée sous forme d’ensilage a un impact légèrement plus faible sur les teneurs en acides gras polyinsaturés n-3 (AGPI n-3) de la viande que l’herbe fraiche. La complémentation au pâturage avec du concentré ou une finition à l’auge avec de l’ensilage de maïs ou du concentré après une période de pâturage conduisent à une viande un peu plus grasse et moins riche en AGPI n-3 qu’avec une finition uniquement à base de pâturage. Les antioxydants de l’herbe protègent les AGPI n-3 de la viande des phénomènes d’oxydation. Une portion de 100 g de viande bovine (noix d’entrecôte) contribue assez peu aux apports en lipides totaux et AG (moins de 6 % des différents Apports Nutritionnels Conseillés). Les apports en AGPI n-3 d’une viande issue d’animaux finis au pâturage sont deux fois plus importants que ceux d’une viande issue d’animaux finis à l’auge.


The use of grass in cattle's diet improves the composition of lipid fraction of its meat. Indeed, animals raised on pasture provide meat with lower lipid content and higher proportions of 18:3 n-3, EPA, DHA and CLA, fatty acids known for their beneficial properties for human health, compared to meat from animals finished with corn silage or concentrate. Grass silage has a slightly lower impact on the n-3 polyunsaturated fatty acid (PUFA) content of bovine muscles than fresh grass. Supplementing grazing cattle with concentrate or finishing them with corn silage or concentrate in a through after a grazing period leads to a higher fat content and a lower n-3 PUFA content in meat than cattle finished on pasture. The antioxidants present in grass protect the n-3 PUFA of meat from oxidation. A 100 g portion of beef (rib eye) contributes relatively little to the total fat and fatty acid intake (less than 6% of the various Recommended Dietary Intakes). The intake of n-3 PUFA from meat from animals finished on pasture is twice as high as from meat from animals finished at the trough.