La vitamine D pourrait limiter les effets de l'asthme

[Gilles]

Vitamin D, asthma prevalence and asthma exacerbations: a large adult population-based study
R. Confino-Cohen, I. Brufman, A. Goldberg et B. S. Feldman
Allergy Article first published online: 3 OCT 2014

Abstract

Background The impact of low vitamin D status on asthma, asthma morbidity and control is unclear. We aimed to investigate in adults the associations between serum 25-hydroxyvitamin D level and prevalent asthma as well as asthma exacerbations.

Methods A cohort of Israeli adults aged 22–50 years with documented vitamin D status were extracted from Clalit Health Services (HMO) between July 1, 2008 and July 1, 2012. Among this population, those with physician-diagnosed asthma and asthma exacerbations were identified. Asthma exacerbations were defined as any of the following: prescription for oral corticosteroids, >5 prescriptions for short acting beta agonists and more than four visits to a physician for asthma. Logistic regression models assessed the associations between vitamin D and both asthma and asthma exacerbations.

Results Approximately 308 000 members with at least one vitamin D measurement were included in the cohort. Among them, 6.9% (21 237) had physician-diagnosed asthma vs 5.7% in the general population. Serum 25-OHD levels across both groups were similar. However, among those with vitamin D deficiency, the odds of having an exacerbation were 25% greater compared to those with levels in the normal range. This association remained significant after controlling for known confounders.

Conclusion While there was no significant association between vitamin D status and physician-diagnosed asthma, there was a strong association with asthma exacerbations. The presented evidence supports vitamin D screening in the subgroup of asthmatics that are uncontrolled and experience recurrent exacerbations.

[Gilles]

Reprise de l'étude :

La vitamine D pourrait limiter l'asthme

Une balade en extérieur par temps ensoleillé serait une solution toute simple pour réduire les épisodes graves d'asthme, à en croire une étude menée à l'université de Tel Aviv.

Même si des recherches précédentes ont remis en question les effets de la vitamine D sur l'asthme, le directeur de l'étude, le docteur Ronit Confino-Cohen, explique que les rayons du soleil pourraient permettre de réguler les réponses immunitaires, et entraver l'emprise de l'asthme sur le système immunitaire tout entier.

"La plupart des données dont nous disposions sur la vitamine D et l'asthme étaient changeantes et provenaient d'un échantillon pédiatrique de la population", a souligné le docteur Confino-Cohen. "Notre dernière étude est unique parce qu'elle concerne un panel très large de jeunes adultes 'non-contaminés' par d'autres maladies."

Pour cette étude de grande ampleur, les chercheurs ont travaillé à partir de données concernant 307.900 personnes dont les niveaux de vitamine D ont été mesurés entre 2008 et 2012.

Le docteur Confino-Cohen et son équipe ont pris en compte des facteurs prédictifs de l'asthme, comme l'obésité, la cigarette et d'autres maladies chroniques.

Sur les quelque 21.000 personnes atteintes d'asthme étudiées, celles qui enregistraient des carences en vitamine D étaient plus susceptibles (à hauteur de 25%) que les autres asthmatiques d'avoir récemment eu une crise d'asthme.

Les médecins ont longtemps associé les carences en vitamine D et la recrudescence de crises d'asthme, mais une étude récente menée par la Washington University School of Medicine de Saint Louis avait montré que l'ajout de vitamine D3 dans les corticoïdes inhalés par les patients n'avait pas entraîné d'effet positifs sur le traitement.

Le docteur Confino-Cohen recommande aux personnes souffrant d'asthme de faire mesurer leurs niveaux de vitamine D, et en cas de carence, il leur conseille la prise de compléments.

On peut aussi faire le plein de vitamine D en s'exposant aux rayons du soleil, en consommant du poisson, des oeufs, du foie de morue et en buvait du lait enrichi.

L'étude du docteur Confino-Cohen est parue dans la revue Allergy.

Source

[Nutrimuscle-Conseils]

25-hydroxy vitamin D and body composition are associated with pulmonary function in non‐cystic fibrosis bronchiectasis: A cross-sectional study
Ramin Sami Clin Nutr August 27, 2021

Background
Previous studies have emphasized the effects of vitamin D on the lung function of cystic fibrosis (CF) adult patients. The main aim of the present study sought to determine the association between circulating 25-hydroxyvitamin D (25-OH D) concentration and clinical outcomes in non‐cystic fibrosis (non-CF) bronchiectasis subjects. Secondry, we assessed the possible relationship between body composition and respiratory dysfunction in these patients.
Materials and methods
Sixty-two non-CF bronchiectasis patients (24 male/38 female), aged 18-72, were recruited in this cross-sectional study. Anthropometric indices, lung function tests, and bronchiectasis severity valuations were determined. Body composition, including Mid-arm muscle circumference (MAMC, cm) was calculated using triceps skinfold (TSF,mm) and mid-arm circumference (MAC,cm) under the reference formula. Then serum 25-hydroxyvitamin D concentration and C-reactive protein level were measured. The correlation between vitamin D level and pulmonary function and disease exacerbation tests was primarily assessed. Additionally, we evaluated the correlation between body composition and lung function tests.
Results
Circulating 25-hydroxyvitamin D status positively was correlated with lung function tests, including FEV1 (r=0.30, p value = 0.035) and FVC (r=0.36, p value = 0.011), and also be associated with the extent of pulmonary involvement (r= -0.34, p value = 0.03). There was a significant negative correlation between percentage body fat and respiratory function, FEV1/FVC ratio (r= -0.43, p value <0.001). In contrast, there was a strong correlation between skeletal muscle mass and pulmonary function tests (r=0.26, p value = 0.04).
Conclusion
There is a positive association between low 25-hydroxyvitamin D status and lung dysfunction in participants with non-CF bronchiectasis. The pulmonary dysfunction also correlated with more percentage body fat and low skeletal muscle mass in these patients. Therefore, the evaluation of body composition and serum vitamin D are suggested in the disease managment of the patients with non-CF bronchiectasis. However, these associations should be interpreted with caution due to the likelihood of reverse causation. More high-quality prospective studies are warranted to confirm our observations and determine the mechanisms underlying these findings.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

La 25-hydroxy vitamine D et la composition corporelle sont associées à la fonction pulmonaire dans la bronchectasie non liée à la mucoviscidose : une étude transversale
Ramin Sami Clin Nutr 27 août 2021

Fond
Des études antérieures ont souligné les effets de la vitamine D sur la fonction pulmonaire des patients adultes atteints de mucoviscidose (FK). L'objectif principal de la présente étude visait à déterminer l'association entre la concentration circulante de 25-hydroxyvitamine D (25-OH D) et les résultats cliniques chez des sujets non atteints de fibrose kystique (non-FK). Deuxièmement, nous avons évalué la relation possible entre la composition corporelle et le dysfonctionnement respiratoire chez ces patients.
matériaux et méthodes
Soixante-deux patients non atteints de bronchectasie (24 hommes/38 femmes), âgés de 18 à 72 ans, ont été recrutés dans cette étude transversale. Des indices anthropométriques, des tests de la fonction pulmonaire et des évaluations de la sévérité de la bronchectasie ont été déterminés. La composition corporelle, y compris la circonférence musculaire à mi-bras (MAMC, cm) a été calculée en utilisant le pli cutané du triceps (TSF, mm) et la circonférence à mi-bras (MAC, cm) selon la formule de référence. Ensuite, la concentration sérique de 25-hydroxyvitamine D et le niveau de protéine C-réactive ont été mesurés. La corrélation entre le niveau de vitamine D et les tests de fonction pulmonaire et d'exacerbation de la maladie a été principalement évaluée. De plus, nous avons évalué la corrélation entre la composition corporelle et les tests de fonction pulmonaire.
Résultats
Le statut de la 25-hydroxyvitamine D circulante était corrélé positivement avec les tests de la fonction pulmonaire, y compris le VEMS (r = 0,30, valeur p = 0,035) et la CVF (r = 0,36, valeur p = 0,011), et était également associé à l'étendue de l'atteinte pulmonaire ( r= -0,34, valeur p = 0,03). Il y avait une corrélation négative significative entre le pourcentage de graisse corporelle et la fonction respiratoire, le rapport VEMS/CVF (r = -0,43, valeur p < 0,001). En revanche, il y avait une forte corrélation entre la masse musculaire squelettique et les tests de fonction pulmonaire (r = 0,26, valeur p = 0,04).
Conclusion
Il existe une association positive entre un faible statut en 25-hydroxyvitamine D et un dysfonctionnement pulmonaire chez les participants atteints de bronchectasie non-FK. Le dysfonctionnement pulmonaire était également corrélé à un pourcentage plus élevé de graisse corporelle et à une faible masse musculaire squelettique chez ces patients. Par conséquent, l'évaluation de la composition corporelle et de la vitamine D sérique est suggérée dans la prise en charge de la maladie des patients atteints de bronchectasie non-FK. Cependant, ces associations doivent être interprétées avec prudence en raison de la probabilité d'une causalité inverse. Des études prospectives de plus grande qualité sont nécessaires pour confirmer nos observations et déterminer les mécanismes sous-jacents à ces résultats.

[Nutrimuscle-Conseils]

A Clinician’s Guide to Vitamin D Supplementation For Patients with Cystic Fibrosis
Colleen Wood Journal of Clinical & Translational Endocrinology Available online 6 November 2021, 100273

Highlights:
• Vitamin D deficiency is multifactorial in the cystic fibrosis population.
• Vitamin D deficiency can adversely affect multiple organ systems in the cystic fibrosis population.
• In the cystic fibrosis population in the United States, we aim to treat to serum 25-hydroxyvitamin D levels over 30 ng/ml.
• Cholecalciferol is used in preference to ergocalciferol.
• Daily or once weekly dosing regimens are chosen according to patient preference and compliance.

Cystic fibrosis is an autosomal recessive disease resulting from a mutation in the cystic fibrosis transmembrane conductance regulator (CFTR) gene. Cystic fibrosis affects multiple organ systems including the lungs, the exocrine and endocrine pancreas, and the gastrointestinal tract. Pancreatic insufficiency, which occurs in 90% of patients with cystic fibrosis, and a multitude of other cystic fibrosis-related factors cause these patients to be at increased risk of fat malabsorption and deficiency of fat-soluble vitamins. Despite being provided oral supplementation, the prevalence of vitamin D insufficiency has been noted to be as high as 90% at cystic fibrosis centers[1].

Even when treatment is given with vitamin D supplementation according to the current Cystic Fibrosis Foundation guidelines, many patients are unable to achieve a state of vitamin D sufficiency (>30 ng/ml)[2]. When compared to healthy controls, children with cystic fibrosis are more commonly vitamin D deficient (<20 ng/ml) or insufficient (20-30 ng/ml)[3], even when seasonality and supplementation are considered[1].

Vitamin D is important for bone, immunologic, , gastrointestinal, and pulmonary health[4], [5], [6]. The degree to which vitamin D makes a direct clinical impact on organ health outside of the musculoskeletal system is unknown. It is also unclear whether improved clinical health is achieved at a defined serum 25-hydroxyvitamin D value, or if improved health is on a continuum according to serum vitamin D concentrations. It may be that achieving sufficiency at an earlier age and prior to organ system decline is more clinically significant than treatment later in the disease course.

Also unknown is whether different organ systems might benefit at differing levels of vitamin D sufficiency or with differing treatment regimens. In recent literature, the effects of vitamin D deficiency on extra-skeletal organ systems in patients with cystic fibrosis have been more specifically examined. Systems of interest include the pulmonary system, immune system, gastrointestinal system, and the endocrine system, as these have been widely known to be compromised in cystic fibrosis patients. Moreover, disease of these organ systems contributes significantly to morbidity and mortality of patients with cystic fibrosis. We present here a case of vitamin D deficiency in a patient with cystic fibrosis to prompt discussion about metabolism of vitamin D in the cystic fibrosis population.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Guide du clinicien sur la supplémentation en vitamine D pour les patients atteints de mucoviscidose
Colleen Wood Journal of Clinical & Translational Endocrinology Disponible en ligne le 6 novembre 2021, 100273

Points forts:
• La carence en vitamine D est multifactorielle dans la population fibrose kystique.
• Une carence en vitamine D peut nuire à plusieurs systèmes organiques dans la population fibro-kystique.
• Dans la population de mucoviscidose aux États-Unis, nous visons à traiter des taux sériques de 25-hydroxyvitamine D supérieurs à 30 ng/ml.
• Le cholécalciférol est utilisé de préférence à l'ergocalciférol.
• Les schémas posologiques quotidiens ou hebdomadaires sont choisis en fonction des préférences et de l'observance du patient.

La mucoviscidose est une maladie autosomique récessive résultant d'une mutation du gène régulateur de la conductance transmembranaire de la mucoviscidose (CFTR). La mucoviscidose affecte plusieurs systèmes organiques, notamment les poumons, le pancréas exocrine et endocrinien et le tractus gastro-intestinal. L'insuffisance pancréatique, qui survient chez 90 % des patients atteints de mucoviscidose, et une multitude d'autres facteurs liés à la mucoviscidose font courir à ces patients un risque accru de malabsorption des graisses et de carence en vitamines liposolubles. Malgré une supplémentation orale, la prévalence de l'insuffisance en vitamine D a été notée jusqu'à 90 % dans les centres de mucoviscidose[1].

Même lorsque le traitement est administré avec une supplémentation en vitamine D conformément aux directives actuelles de la Cystic Fibrosis Foundation, de nombreux patients sont incapables d'atteindre un état de suffisance en vitamine D (>30 ng/ml)[2]. Par rapport aux témoins sains, les enfants atteints de mucoviscidose sont plus souvent carencés en vitamine D (<20 ng/ml) ou insuffisants (20-30 ng/ml)[3], même lorsque la saisonnalité et la supplémentation sont prises en compte[1].

La vitamine D est importante pour la santé osseuse, immunologique, gastro-intestinale et pulmonaire[4], [5], [6]. Le degré auquel la vitamine D a un impact clinique direct sur la santé des organes en dehors du système musculo-squelettique est inconnu. Il est également difficile de savoir si une amélioration de la santé clinique est obtenue à une valeur sérique définie de 25-hydroxyvitamine D, ou si l'amélioration de la santé se situe sur un continuum en fonction des concentrations sériques de vitamine D. Il se peut que l'atteinte de la suffisance à un âge plus précoce et avant le déclin du système organique soit plus cliniquement significative que le traitement plus tard dans l'évolution de la maladie.

On ignore également si différents systèmes organiques pourraient bénéficier à différents niveaux de suffisance en vitamine D ou avec différents schémas thérapeutiques. Dans la littérature récente, les effets de la carence en vitamine D sur les systèmes d'organes extra-squelettiques chez les patients atteints de mucoviscidose ont été plus spécifiquement examinés. Les systèmes d'intérêt comprennent le système pulmonaire, le système immunitaire, le système gastro-intestinal et le système endocrinien, car ceux-ci sont largement connus pour être compromis chez les patients atteints de mucoviscidose. De plus, la maladie de ces systèmes organiques contribue de manière significative à la morbidité et à la mortalité des patients atteints de mucoviscidose. Nous présentons ici un cas de carence en vitamine D chez un patient atteint de mucoviscidose pour susciter une discussion sur le métabolisme de la vitamine D dans la population de mucoviscidose.