Les effets neurocognitifs de la vitamine D chez la personne âgée
OCL Volume 21, Numéro 3, Mai-Juin 2014 pages 4
Une alimentation saine, en particulier la consommation régulière d’aliments riches en vitamine D, est un facteur protecteur contre la survenue de pathologie démentielle chez la personne âgée. Outre ses propriétés traditionnellement reconnues de régulation du métabolisme phosphocalcique, la vitamine D est une hormone neurostéroïde indispensable au fonctionnement neurophysiologique (régulation de neurotransmetteurs et de neurotrophines) avec, en plus, une action neuroprotectrice anti-inflammatoire et anti-oxydante.
Au contraire son insuffisance, extrêmement prévalente chez la personne âgée, pourrait engendrer des dysfonctionnements du système nerveux central, expliquant en partie les troubles cognitifs rencontrés dans cette population. L’épidémiologie est cohérente avec cette notion et rapporte une association entre hypovitaminose D et trouble cognitif, que ce soit en population âgée générale ou chez le malade Alzheimer. Les essais d’intervention confirment la relation de causalité et quantifient l’efficacité cognitive de la supplémentation vitaminique D chez la personne âgée, ce qui suscite des perspectives en matière de prévention primo-secondaire des troubles cognitifs chez la personne âgée par un apport exogène de vitamine D.
En particulier, tandis que les traitements anti-démence symptomatiques actuellement disponibles ne font que ralentir transitoirement le déclin cognitif, les futures possibilités de traitement pourraient reposer sur des combinaisons médicamenteuses luttant contre plusieurs mécanismes neurodégénératifs à la fois. À ce titre, la vitamine D améliore l’efficacité de la mémantine en termes de protection neuronale et de prévention du déclin cognitif au cours de la maladie d’Alzheimer.