Effets de la caféine sur les fonctions cérébrales?

[Nutrimuscle-Conseils]

Habitual coffee drinkers display a distinct pattern of brain functional connectivity
Ricardo Magalhães, Molecular Psychiatry (2021)

Coffee is the most widely consumed source of caffeine worldwide, partly due to the psychoactive effects of this methylxanthine. Interestingly, the effects of its chronic consumption on the brain’s intrinsic functional networks are still largely unknown. This study provides the first extended characterization of the effects of chronic coffee consumption on human brain networks. Subjects were recruited and divided into two groups: habitual coffee drinkers (CD) and non-coffee drinkers (NCD). Resting-state functional magnetic resonance imaging (fMRI) was acquired in these volunteers who were also assessed regarding stress, anxiety, and depression scores. In the neuroimaging evaluation, the CD group showed decreased functional connectivity in the somatosensory and limbic networks during resting state as assessed with independent component analysis. The CD group also showed decreased functional connectivity in a network comprising subcortical and posterior brain regions associated with somatosensory, motor, and emotional processing as assessed with network-based statistics; moreover, CD displayed longer lifetime of a functional network involving subcortical regions, the visual network and the cerebellum.

Importantly, all these differences were dependent on the frequency of caffeine consumption, and were reproduced after NCD drank coffee. CD showed higher stress levels than NCD, and although no other group effects were observed in this psychological assessment, increased frequency of caffeine consumption was also associated with increased anxiety in males.

In conclusion, higher consumption of coffee and caffeinated products has an impact in brain functional connectivity at rest with implications in emotionality, alertness, and readiness to action.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Les buveurs de café habituels présentent un modèle distinct de connectivité fonctionnelle du cerveau
Ricardo Magalhães, Psychiatrie moléculaire (2021)

Le café est la source de caféine la plus consommée dans le monde, en partie à cause des effets psychoactifs de cette méthylxanthine. Fait intéressant, les effets de sa consommation chronique sur les réseaux fonctionnels intrinsèques du cerveau sont encore largement inconnus. Cette étude fournit la première caractérisation étendue des effets de la consommation chronique de café sur les réseaux cérébraux humains. Les sujets ont été recrutés et divisés en deux groupes: les buveurs habituels de café (CD) et les non-buveurs de café (NCD). L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) à l'état de repos a été acquise chez ces volontaires qui ont également été évalués en ce qui concerne les scores de stress, d'anxiété et de dépression. Dans l'évaluation de la neuroimagerie, le groupe CD a montré une connectivité fonctionnelle diminuée dans les réseaux somatosensoriel et limbique pendant l'état de repos, tel qu'évalué avec une analyse des composants indépendants. Le groupe CD a également montré une connectivité fonctionnelle diminuée dans un réseau comprenant des régions cérébrales sous-corticales et postérieures associées au traitement somatosensoriel, moteur et émotionnel tel qu'évalué avec des statistiques basées sur le réseau; de plus, le CD présentait une durée de vie plus longue d'un réseau fonctionnel impliquant des régions sous-corticales, le réseau visuel et le cervelet.

Surtout, toutes ces différences dépendaient de la fréquence de consommation de caféine et se reproduisaient après que NCD ait bu du café. La CD a montré des niveaux de stress plus élevés que les MNT, et bien qu'aucun autre effet de groupe n'ait été observé dans cette évaluation psychologique, une fréquence accrue de consommation de caféine était également associée à une anxiété accrue chez les hommes.

En conclusion, une consommation plus élevée de café et de produits contenant de la caféine a un impact sur la connectivité fonctionnelle du cerveau au repos avec des implications sur l'émotivité, la vigilance et la disposition à l'action.

[Nutrimuscle-Conseils]

High coffee consumption, brain volume and risk of dementia and stroke
Kitty Pham Nutritional Neuroscience 24 Jun 2021

Background
Coffee is a highly popular beverage worldwide, containing caffeine which is a central nervous system stimulant.

Objectives
We examined whether habitual coffee consumption is associated with differences in brain volumes or the odds of dementia or stroke.

Methods
We conducted prospective analyses of habitual coffee consumption on 398,646 UK Biobank participants (age 37–73 years), including 17,702 participants with MRI information. We examined the associations with brain volume using covariate adjusted linear regression, and with odds of dementia (4,333 incident cases) and stroke (6,181 incident cases) using logistic regression.

Results
There were inverse linear associations between habitual coffee consumption and total brain (fully adjusted β per cup −1.42, 95% CI −1.89, −0.94), grey matter (β −0.91, 95% CI −1.20, −0.62), white matter (β −0.51, 95% CI −0.83, −0.19) and hippocampal volumes (β −0.01, 95% CI −0.02, −0.003), but no evidence to support an association with white matter hyperintensity (WMH) volume (β −0.01, 95% CI −0.07, 0.05). The association between coffee consumption and dementia was non-linear (Pnon-linearity = 0.0001), with evidence for higher odds for non-coffee and decaffeinated coffee drinkers and those drinking >6 cups/day, compared to light coffee drinkers. After full covariate adjustment, consumption of >6 cups/day was associated with 53% higher odds of dementia compared to consumption of 1–2 cups/day (fully adjusted OR 1.53, 95% CI 1.28, 1.83), with less evidence for an association with stroke (OR 1.17, 95% CI 1.00, 1.37, p = 0.055).

Conclusion
High coffee consumption was associated with smaller total brain volumes and increased odds of dementia.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Consommation élevée de café, volume cérébral et risque de démence et d'accident vasculaire cérébral
Kitty Pham Neurosciences nutritionnelles 24 juin 2021

Contexte
Le café est une boisson très populaire dans le monde entier, contenant de la caféine qui est un stimulant du système nerveux central.

Objectifs
Nous avons examiné si la consommation habituelle de café était associée à des différences de volume cérébral ou à des risques de démence ou d'accident vasculaire cérébral.

Méthodes
Nous avons mené des analyses prospectives de la consommation habituelle de café sur 398 646 participants à la biobanque britannique (âgés de 37 à 73 ans), dont 17 702 participants avec des informations d'IRM. Nous avons examiné les associations avec le volume cérébral à l'aide d'une régression linéaire ajustée sur les covariables, et avec les probabilités de démence (4 333 cas incidents) et d'accident vasculaire cérébral (6 181 cas incidents) à l'aide de la régression logistique.

Résultats
Il y avait des associations linéaires inverses entre la consommation habituelle de café et le cerveau total (fully entièrement ajusté par tasse -1,42, IC à 95 % -1,89, -0,94), la matière grise (β -0,91, IC à 95 % -1,20, -0,62), la matière blanche (β -0,51, IC à 95 % -0,83, -0,19) et les volumes hippocampiques (β -0,01, IC à 95 % -0,02, -0,003), mais aucune preuve pour soutenir une association avec le volume d'hyperintensité de la substance blanche (WMH) (β - 0,01, IC à 95 % -0,07, 0,05). L'association entre la consommation de café et la démence était non linéaire (Pnon-linéarité = 0,0001), avec des preuves de probabilités plus élevées pour les buveurs de café sans café et décaféiné et ceux buvant > 6 tasses/jour, par rapport aux buveurs de café léger. Après un ajustement complet des covariables, une consommation > 6 tasses/jour était associée à une probabilité de démence 53 % plus élevée par rapport à une consommation de 1 à 2 tasses/jour (RC entièrement ajusté 1,53, IC à 95 % 1,28, 1,83), avec moins de preuves d'un association avec un AVC (OR 1,17, IC à 95 % 1,00, 1,37, p = 0,055).

Conclusion
Une consommation élevée de café était associée à des volumes cérébraux totaux plus petits et à un risque accru de démence