Nouveaux bénéfices longévité des produits laitiers

[Nutrimuscle-Conseils]

Dairy intake is associated with brain glutathione concentration in older adults
Am J Clin Nutr February 2015 vol. 101 no. 2 287-293 In-Young Cho

Background: A reduction in key antioxidants such as glutathione has been noted in brain tissue undergoing oxidative stress in aging and neurodegeneration. To date, no dietary factor has been linked to a higher glutathione concentration. However, in an earlier pilot study, we showed evidence of a positive association between cerebral glutathione and dairy intake.

Objective: We tested the hypothesis that dairy food consumption is associated with cerebral glutathione concentrations in older adults.

Design: In this observational study, we measured cerebral glutathione concentrations in 60 healthy subjects (mean ± SD age: 68.7 ± 6.2 y) whose routine dairy intakes varied. Glutathione concentrations were measured by using a unique, noninvasive magnetic resonance chemical shift imaging technique at 3 T and compared with dairy intakes reported in 7-d food records.

Results: Glutathione concentrations in the frontal [Spearman's rank-order correlation (rs) = 0.39, P = 0.013], parietal (rs = 0.50, P = 0.001), and frontoparietal regions (rs = 0.47, P = 0.003) were correlated with average daily dairy servings. In particular, glutathione concentrations in all 3 regions were positively correlated with milk servings (P ≤ 0.013), and those in the parietal region were also correlated with cheese servings (P = 0.015) and calcium intake (P = 0.039). Dairy intake was related to sex, fat-free mass, and daily intakes of energy, protein, and carbohydrates. However, when these factors were controlled through a partial correlation, correlations between glutathione concentrations and dairy and milk servings remained significant.

Conclusions: Higher cerebral glutathione concentrations were associated with greater dairy consumption in older adults. One possible explanation for this association is that dairy foods may serve as a good source of substrates for glutathione synthesis in the human brain.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l’étude :

Les produits laitiers sont associés à a concentration cérébrale en gluthation chez les personnes âgées.
Am J Clin Nutr 2015 Février vol. 101 no. 2 287-293 In-Young Cho

Contexte: Une réduction des antioxydants essentiels tels que le glutathion a été observé dans le tissu cérébral en cas de stress oxydatif lors de vieillissement et des maladies neurodégénératives. A ce jour, aucun facteur alimentaire n’a été associée à une élévation de concentration en gluthation. Cependant, dans une étude antérieure, on a montré des preuves d’une association positive entre le gluthation et la consommation de produits laitiers.


Objectif: Nous avons testé l'hypothèse que la consommation alimentaire de produits laitiers est associée à des concentrations de glutathion cérébraux chez les personnes âgées.

Description: Dans cette étude observationnelle, nous avons mesuré les concentrations de glutathion cérébrales chez 60 sujets sains (moyenne ± l'âge: 68,7 ± 6,2 ans) dont les apports en produits laitiers sont variés. Les concentrations de glutathion ont été mesurées en utilisant une technique de formation d'image à décalage unique non invasive chimique par résonance magnétique et les résultats sont comparés avec les apports alimentaires.

Résultats: les concentrations de glutathion dans le lobe frontal[grade corrélation d'ordre de Spearman (rs) = 0,39, P = 0,013], pariétales (rs = 0,50, P = 0,001), et les régions frontopariétales (Rs = 0,47, P = 0,003) ont été corrélées avec un apport moyen en produits laitiers. En particulier, les concentrations de glutathion dans toutes les trois régions étaient positivement corrélés avec l’apport en produit laitier (P ≤ 0,013), et ceux de la région pariétale ont également été corrélées avec les portions de fromage (P = 0,015) et l'apport en calcium (P = 0,039). L’apport en produits laitiers était liée au sexe, la masse maigre, et les apports quotidiens en énergie, protéines et glucides. Cependant, lorsque ces facteurs étaient contrôlés par une corrélation partielle, les corrélations entre les concentrations de glutathion et les produits laitiers sont restées significatives.

Conclusions: Des concentrations plus élevées en glutathion cérébraux ont été associés à une plus grande consommation de produits laitiers chez les personnes âgées. Une explication possible de cette association est que les produits laitiers peuvent servir comme une bonne source de substrats pour la synthèse de glutathion dans le cerveau humain.

[Nutrimuscle-Conseils]

High vs. low-fat dairy and milk differently affects the risk of all-cause, CVD, and cancer death: A systematic review and dose-response meta-analysis of prospective cohort studies
Sina Naghshi Critical Reviews in Food Science and Nutrition Volume 62, 2022 - Issue 13 Pages 3598-3612

Considerable controversy exists regarding the association between milk and dairy consumption and mortality risk. The present systematic review and meta-analysis of prospective studies was undertaken to examine the association of high vs. low-fat dairy and milk consumption with mortality. We searched PubMed/Medline, ISI Web of Science, and Scopus databases through February 2020 for prospective cohort studies that reported the association between milk and dairy consumption and mortality risk. High-fat milk consumption was significantly associated with a greater risk of all-cause (Pooled ES: 1.15; 95% CI: 1.09-1.20, I2=24.5%, p = 0.22), CVD (Pooled ES: 1.09; 95% CI: 1.02-1.16, I2=4.5%, p = 0.38) and cancer mortality (Pooled ES: 1.17; 95% CI: 1.08-1.28, I2=30.1%, p = 0.19). However, total dairy consumption was associated with a lower risk of CVD mortality (Pooled ES: 0.93; 95% CI: 0.88-0.98, I2=59.7%, p = 0.001).

Dose-response analysis revealed a significant non-linear association of total dairy consumption with all-cause and CVD mortality. Moreover, high-fat milk consumption was significantly associated with risk of cancer mortality in linear and non-linear dose-response analysis. In conclusion, we found high-fat milk consumption was associated with a higher risk of all-cause, CVD, and cancer mortality. However, total dairy consumption was associated with a lower risk of CVD mortality.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Les produits laitiers et le lait riches ou faibles en matières grasses affectent différemment le risque de décès toutes causes confondues, par MCV et par cancer : une revue systématique et une méta-analyse dose-réponse d'études de cohorte prospectives
Sina Naghshi Critical Reviews in Food Science and Nutrition Volume 62, 2022 - Numéro 13 Pages 3598-3612

Une controverse considérable existe concernant l'association entre la consommation de lait et de produits laitiers et le risque de mortalité. La présente revue systématique et méta-analyse d'études prospectives a été entreprise pour examiner l'association entre la consommation de produits laitiers et de lait à teneur élevée ou faible en gras et la mortalité. Nous avons effectué des recherches dans les bases de données PubMed/Medline, ISI Web of Science et Scopus jusqu'en février 2020 pour trouver des études de cohorte prospectives faisant état de l'association entre la consommation de lait et de produits laitiers et le risque de mortalité. La consommation de lait riche en matières grasses était significativement associée à un risque accru de toutes causes confondues (ES groupé : 1,15 ; IC à 95 % : 1,09-1,20, I2 = 24,5 %, p = 0,22), de MCV (ES groupé : 1,09 ; IC à 95 % : 1,02-1,16, I2=4,5 %, p = 0,38) et la mortalité par cancer (ES groupé : 1,17 ; IC à 95 % : 1,08-1,28, I2=30,1 %, p = 0,19). Cependant, la consommation totale de produits laitiers était associée à un risque plus faible de mortalité par MCV (ES groupé : 0,93 ; IC à 95 % : 0,88-0,98, I2 = 59,7 %, p = 0,001).

L'analyse dose-réponse a révélé une association non linéaire significative de la consommation totale de produits laitiers avec la mortalité toutes causes confondues et par MCV. De plus, la consommation de lait riche en matières grasses était significativement associée au risque de mortalité par cancer dans les analyses dose-réponse linéaires et non linéaires. En conclusion, nous avons constaté que la consommation de lait riche en matières grasses était associée à un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues, de MCV et de cancer. Cependant, la consommation totale de produits laitiers était associée à un risque plus faible de mortalité par MCV.

[Nutrimuscle-Conseils]

Effect of high in comparison to low dairy intake intervention on markers of bone and cartilage remodeling and phosphate metabolism in healthy adults with overweight
European Journal of Nutrition Volume 63, pages 461–468, (2024) Amarens van der Vaart

Background
In the ageing population, issues with bone and joint health are highly prevalent. Both beneficial and potential risks of dairy products on bone and joint health are reported in epidemiological studies. Furthermore, the phosphorus (P) load from dairy could potentially lead to unfavorable changes in P metabolism.

Objective
To investigate the effect of dairy intake on markers of bone and joint metabolism and P metabolism in an intervention study with high and low dairy intake.

Methods
In a post hoc analysis of a randomized cross-over trial with overweight adults, the effect of a standardized high dairy intake [HDI (5–6 dairy portions per day) versus low dairy intake (LDI, ≤ 1 dairy portion/day)] for 6 weeks on markers of bone and joint health was assessed using enzyme-linked immunosorbent assays and electrochemiluminescence immunoassays. Markers indicative for cartilage breakdown, including urinary CTX-II, serum COMP and 4-hydroxyproline, and markers indicative for bone remodeling, such as serum CTX-I, PTH, 25(OH)D, osteocalcin, P1NP and FGF23, were investigated using linear mixed models. Furthermore, changes in P metabolism, including the main phosphate-regulating hormone FGF23 were explored.

Results
This study was completed by 46 adults (57% female, age 59 ± 4 years, BMI 28 ± 2 kg/m2). Following HDI, markers such as urinary CTX-II excretion, COMP, 25(OH)D, PTH and CTX-I were significantly lower after HDI, as compared to LDI. For example, CTX-II excretion was 1688 ng/24 h at HDI, while it was 2050 ng/24 h at LDI (p < 0.001). Concurrently, P intake was higher at HDI than at LDI (2090 vs 1313 mg/day, p < 0.001). While plasma P levels did not differ (1.03 vs 1.04 mmol/L in LDI, p = 0.36), urinary P excretion was higher at HDI than at LDI (31 vs 28 mmol/L, p = 0.04). FGF23 levels tended to be higher at HDI than at LDI (76.3 vs. 72.9 RU/mL, p = 0.07).

Conclusions
HDI, as compared to LDI, reduced markers that are indicative for joint and bone resorption and bone turnover. No changes in P metabolism were observed.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Effet d'une intervention à consommation élevée par rapport à une consommation faible de produits laitiers sur les marqueurs du remodelage des os et du cartilage et du métabolisme du phosphate chez les adultes en bonne santé en surpoids
Journal européen de nutrition Volume 63, pages 461-468, (2024) Amarens van der Vaart

Arrière-plan
Dans la population vieillissante, les problèmes de santé des os et des articulations sont très répandus. Les risques bénéfiques et potentiels des produits laitiers sur la santé des os et des articulations sont rapportés dans des études épidémiologiques. De plus, la charge de phosphore (P) provenant des produits laitiers pourrait potentiellement entraîner des changements défavorables dans le métabolisme du P.

Objectif
Étudier l'effet de la consommation de produits laitiers sur les marqueurs du métabolisme osseux et articulaire et du métabolisme du P dans une étude d'intervention avec une consommation élevée et faible de produits laitiers.

Méthodes
Dans une analyse post-hoc d'un essai randomisé croisé avec des adultes en surpoids, l'effet d'une consommation élevée de produits laitiers standardisée [HDI (5 à 6 portions de produits laitiers par jour) versus une faible consommation de produits laitiers (LDI,  ≤ 1 portion de produits laitiers/jour)] pendant 6 semaines, les marqueurs de la santé des os et des articulations ont été évalués à l'aide de tests immuno-enzymatiques et de tests immunologiques par électrochimiluminescence. Les marqueurs indicatifs de la dégradation du cartilage, notamment le CTX-II urinaire, le COMP sérique et la 4-hydroxyproline, et les marqueurs indicatifs du remodelage osseux, tels que le CTX-I sérique, la PTH, le 25(OH)D, l'ostéocalcine, le P1NP et le FGF23, ont été étudiés à l'aide de modèles mixtes linéaires. En outre, les changements dans le métabolisme du P, y compris la principale hormone régulatrice du phosphate, FGF23, ont été explorés.

Résultats
Cette étude a été réalisée auprès de 46 adultes (57 % de femmes, âge 59 ± 4 ans, IMC 28 ± 2 kg/m2). Après l'HDI, les marqueurs tels que l'excrétion urinaire de CTX-II, COMP, 25(OH)D, PTH et CTX-I étaient significativement inférieurs après l'HDI, par rapport à l'LDI. Par exemple, l’excrétion de CTX-II était de 1 688 ng/24 h à HDI, alors qu’elle était de 2 050 ng/24 h à LDI (p < 0,001). Parallèlement, l’apport en P était plus élevé à l’IDH qu’à l’IDL (2 090 contre 1 313 mg/jour, p < 0,001). Bien que les taux plasmatiques de P ne diffèrent pas (1,03 vs 1,04 mmol/L en LDI, p = 0,36), l'excrétion urinaire de P était plus élevée à l'HDI qu'à l'LDI (31 vs 28 mmol/L, p = 0,04). Les taux de FGF23 avaient tendance à être plus élevés à l’IDH qu’à l’IDL (76,3 contre 72,9 RU/mL, p = 0,07).

Conclusions
L'HDI, par rapport au LDI, réduit les marqueurs indicateurs de la résorption articulaire et osseuse et du remodelage osseux. Aucun changement dans le métabolisme du P n’a été observé.

[Nutrimuscle-Conseils]

Dairy intake in association with asthma symptoms among a large sample of children and adolescents: a cross-sectional study
Mona Jamalvandi Front. Nutr., 21 March 2024

Background and objective: Dairy products may be associated with an increased risk of asthma, although there is little scientific evidence to support this association. The goal of this study was to explore the association between dairy consumption and asthma symptoms.

Materials and methods: This cross-sectional study was conducted on children and adolescents aged 6–8 and 13–14 years living in central Iran. Dietary food consumption was assessed using a multiple-choice questionnaire. Logistic regression was used to obtain odds ratios for the association between milk, other dairy products, and total dairy consumption with the risk of asthma symptoms.

Results: In total, 7,667 participants (3,414 boys and 4,253 girls) were included in the current study. Milk intake and total dairy consumption were not associated with the likelihood of wheezing, asthma confirmed by a doctor, current asthma, and asthma medication use. In addition, there was no association between other dairy product intake and the odds of wheezing in the past 12 months in the crude model. However, after adjusting for several confounders, those in the top category had lower odds of wheezing in the past 12 months than those in the bottom category (OR: 0.58; 95% CI: 0.40–0.85).

Conclusion: The consumption of dairy products other than milk, including cheese and yogurt, might reduce the likelihood of wheezing in children and adolescents.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Consommation de produits laitiers en association avec les symptômes de l'asthme parmi un large échantillon d'enfants et d'adolescents : une étude transversale
Front Mona Jamalvandi. Nutr., 21 mars 2024

Contexte et objectif : Les produits laitiers peuvent être associés à un risque accru d'asthme, bien qu'il existe peu de preuves scientifiques pour étayer cette association. Le but de cette étude était d'explorer l'association entre la consommation de produits laitiers et les symptômes de l'asthme.

Matériels et méthodes : Cette étude transversale a été menée auprès d'enfants et d'adolescents âgés de 6 à 8 ans et de 13 à 14 ans vivant dans le centre de l'Iran. La consommation alimentaire diététique a été évaluée à l’aide d’un questionnaire à choix multiples. La régression logistique a été utilisée pour obtenir des rapports de cotes pour l'association entre le lait, les autres produits laitiers et la consommation totale de produits laitiers avec le risque de symptômes d'asthme.

Résultats : Au total, 7 667 participants (3 414 garçons et 4 253 filles) ont été inclus dans la présente étude. La consommation de lait et la consommation totale de produits laitiers n'étaient pas associées à la probabilité de respiration sifflante, d'asthme confirmé par un médecin, d'asthme actuel et de prise de médicaments contre l'asthme. De plus, il n'y avait aucune association entre la consommation d'autres produits laitiers et le risque de respiration sifflante au cours des 12 derniers mois dans le modèle brut. Cependant, après ajustement pour tenir compte de plusieurs facteurs de confusion, les personnes de la catégorie supérieure présentaient un risque plus faible de respiration sifflante au cours des 12 derniers mois que celles de la catégorie inférieure (OR : 0,58 ; IC à 95 % : 0,40 à 0,85).

Conclusion : La consommation de produits laitiers autres que le lait, notamment le fromage et le yaourt, pourrait réduire le risque de respiration sifflante chez les enfants et les adolescents.

[Nutrimuscle-Conseils]

Usual intake of dairy products and the chance of pre-diabetes regression to normal glycemia or progression to type 2 diabetes: a 9-year follow-up
Zahra Bahadoran Nutrition & Diabetes volume 14, Article number: 15 (2024)

Background
We assessed the possible effect of usual dairy consumption on pre-diabetes (Pre-DM) remission or progression to type 2 diabetes (T2D).

Methods
Pre-DM adults (n = 334, mean age of 49.4 years, and 51.5% men) were assessed for dairy intakes (2006–2008) and followed up to 9 years for incidence of T2D or normal glycemia (NG). All biochemical measurements were done at baseline and all subsequent examinations with 3-y follow-up intervals. Multinomial regression models with adjustment of confounding variables were used to estimate odds ratios (OR) and 95% confidence intervals (CIs) of incident T2D and NG for each serving/d dairy consumption.

Results
The odds of NG was significantly elevated by 69% (OR = 1.69, 95% CI = 1.00–2.86, P = 0.05) per 200 g/d increased high-fat dairy intake, while the amount of total dairy or low-fat dairy was not related to the outcomes. Higher intakes of yogurt were more likely to be associated with an increased odds of NG (OR = 1.82, 95% CI = 1.20–2.74, P = 0.01). Usual intakes of milk, cheese, or cream-butter were not associated to Pre-DM remission or progression to T2D.

Conclusion
Regular dairy consumption may increase the chance of Pre-DM regression to NG.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Consommation habituelle de produits laitiers et risque de régression du pré-diabète vers une glycémie normale ou de progression vers un diabète de type 2 : un suivi de 9 ans
Zahra Bahadoran Nutrition & Diabète volume 14, Numéro d'article : 15 (2024)

Arrière-plan
Nous avons évalué l'effet possible de la consommation habituelle de produits laitiers sur la rémission du pré-diabète (Pré-DM) ou la progression vers le diabète de type 2 (DT2).

Méthodes
Les adultes pré-DM (n = 334, âge moyen de 49,4 ans et 51,5 % d'hommes) ont été évalués pour leur consommation de produits laitiers (2006-2008) et suivis jusqu'à 9 ans pour l'incidence du DT2 ou de la glycémie normale (NG). Toutes les mesures biochimiques ont été effectuées au départ et tous les examens ultérieurs avec des intervalles de suivi de 3 ans. Des modèles de régression multinomiale avec ajustement des variables confusionnelles ont été utilisés pour estimer les rapports de cotes (OR) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % des incidents de DT2 et de NG pour chaque portion/jour de consommation de produits laitiers.

Résultats
Le risque de NG était significativement élevé de 69 % (OR = 1,69, IC à 95 % = 1,00–2,86, P = 0,05) pour 200 g/j d'augmentation de la consommation de produits laitiers riches en matières grasses, tandis que la quantité totale de produits laitiers ou de produits laitiers faibles en gras n’était pas lié aux résultats. Des consommations plus élevées de yaourt étaient plus susceptibles d'être associées à un risque accru de NG (OR = 1,82, IC à 95 % = 1,20-2,74, P = 0,01). Les consommations habituelles de lait, de fromage ou de crème-beurre n'étaient pas associées à une rémission pré-DM ou à une progression vers le DT2.

Conclusion
La consommation régulière de produits laitiers peut augmenter le risque de régression pré-DM vers NG.

[Nutrimuscle-Conseils]

Milk and yogurt consumption and its association with cardiometabolic risk factors in patients with type 2 diabetes: the Fukuoka Diabetes Registry
Masahito Yoshinari Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases October 17, 2024

Highlights
• High milk and yogurt consumption has been reported to be associated with fewer cardiovascular risk factors in the Western general population.
• There have been few large-scale studies of the relationship between milk and yogurt consumption and cardiometabolic risk factors in patients with diabetes in Asia, where dietary habits and dairy consumption differ from those in the West.
• People who consumed greater amount of milk and yogurt were less likely to have metabolic syndrome and chronic kidney disease, and were more likely to have a high serum LDL-cholesterol concentration.
• These findings suggest the importance of consuming milk and yogurt for the management of diabetes.

Background and Aim
The effects of dairy products on cardiometabolic risk factors in patients with diabetes, especially in Asians, have yet to be fully investigated. Therefore, we aimed to characterise the relationship between milk and yogurt consumption and cardiometabolic risk factors in Japanese patients with diabetes.
Methods and Results
A total of 4,438 patients with type 2 diabetes were studied. Milk and yogurt consumption was assessed using a validated self-administered diet history questionnaire, and the relationships with cardiometabolic risk factors were evaluated cross-sectionally. High consumption of milk and yogurt was significantly associated with lower body mass index, blood pressure, serum triglyceride concentration and urinary albumin-to-creatinine ratio; and higher low-density lipoprotein-cholesterol concentration (P for trend <0.01). Greater milk and yogurt consumption was also associated with lower likelihood of having metabolic syndrome and chronic kidney disease (CKD) (P for trend <0.001). Multivariable-adjusted odds ratios for metabolic syndrome and CKD in the highest quartile of milk and yogurt consumption, vs. the lowest quartile, were 0.75 (95% confidence interval 0.62–0.91) and 0.72 (0.59–0.89), respectively. However, the likelihood of having a high low-density lipoprotein-cholesterol concentration became higher with greater milk and yogurt consumption (P for trend <0.001).
Conclusions
Higher milk and yogurt consumption is associated with superior control of cardiovascular risk factors, including CKD, in Japanese patients with type 2 diabetes.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Consommation de lait et de yaourt et son association avec les facteurs de risque cardiométaboliques chez les patients atteints de diabète de type 2 : le registre du diabète de Fukuoka
Masahito Yoshinari Nutrition, métabolisme et maladies cardiovasculaires 17 octobre 2024

Points forts
• Une consommation élevée de lait et de yaourt serait associée à moins de facteurs de risque cardiovasculaire dans la population générale occidentale.
• Peu d'études à grande échelle ont été réalisées sur la relation entre la consommation de lait et de yaourt et les facteurs de risque cardiométabolique chez les patients diabétiques en Asie, où les habitudes alimentaires et la consommation de produits laitiers diffèrent de celles de l'Occident.
• Les personnes qui consommaient une plus grande quantité de lait et de yaourt étaient moins susceptibles de souffrir du syndrome métabolique et d'une maladie rénale chronique, et étaient plus susceptibles d'avoir une concentration élevée de cholestérol LDL sérique.
• Ces résultats suggèrent l'importance de la consommation de lait et de yaourt pour la gestion du diabète.

Contexte et objectif
Les effets des produits laitiers sur les facteurs de risque cardiométabolique chez les patients diabétiques, en particulier chez les Asiatiques, n'ont pas encore été pleinement étudiés. Par conséquent, nous avons cherché à caractériser la relation entre la consommation de lait et de yaourt et les facteurs de risque cardiométabolique chez les patients japonais atteints de diabète.
Méthodes et résultats
Au total, 4 438 patients atteints de diabète de type 2 ont été étudiés. La consommation de lait et de yaourt a été évaluée à l'aide d'un questionnaire validé auto-administré sur les antécédents alimentaires, et les relations avec les facteurs de risque cardiométaboliques ont été évaluées de manière transversale. Une consommation élevée de lait et de yaourt était significativement associée à un indice de masse corporelle, une pression artérielle, une concentration sérique de triglycérides et un rapport albumine/créatinine urinaire plus faibles ; et à une concentration plus élevée de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (P de tendance < 0,01). Une consommation accrue de lait et de yaourt était également associée à une probabilité plus faible de syndrome métabolique et d'insuffisance rénale chronique (IRC) (P de tendance < 0,001). Les rapports de cotes ajustés multivariables pour le syndrome métabolique et l'IRC dans le quartile le plus élevé de consommation de lait et de yaourt, par rapport au quartile le plus bas, étaient respectivement de 0,75 (intervalle de confiance à 95 % 0,62-0,91) et de 0,72 (0,59-0,89). Cependant, la probabilité d'avoir une concentration élevée de cholestérol à lipoprotéines de basse densité est devenue plus élevée avec une consommation plus importante de lait et de yaourt (P pour la tendance < 0,001).
Conclusions
Une consommation plus élevée de lait et de yaourt est associée à un meilleur contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire, y compris l'IRC, chez les patients japonais atteints de diabète de type 2.

[Nutrimuscle-Conseils]

Dairy consumption and risk of prediabetes and type 2 diabetes in the Fenland study
Isabel A.L. Slurink Clinical Nutrition Volume 43, Issue 11, November 2024, Pages 69-79

Background & aims
Limited observational evidence suggests that a higher intake of high-fat dairy may be associated with lower prediabetes risk, while opposite associations have been observed for low-fat milk intake. This study aimed to examine associations between baseline and changes in dairy consumption, risk of prediabetes, and glycaemic status.
Methods
7521 participants from the prospective UK Fenland study were included (mean age 48.7 ± 2.0 years, 51.9 % female). Dairy intake was measured using self-reported food frequency questionnaires. Associations with prediabetes risk and glycaemic status were analysed using Poisson regression models adjusted for social demographics, health behaviours, family history of diabetes and food group intake.
Results
At a mean follow-up of 6.7 ± 2.0 years, 290 participants developed prediabetes (4.3 %). Most dairy products were not significantly associated with prediabetes risk. A higher baseline intake of high-fat dairy (RRservings/day 1.20, 95%CI 1.03–1.39) and high-fat milk (RRservings/day 1.22, 1.01–1.47) were associated with higher prediabetes risk. Conversely, low-fat milk was associated with lower prediabetes risk (RRservings/day 0.86, 0.75–0.98). In the analyses evaluating dietary changes over time, increases in high-fat milk were inversely associated with risk of progressing from normoglycaemia to prediabetes or type 2 diabetes (RRservings/day 0.86, 95%CI 0.75–0.99).
Conclusions
This population-based study showed that most dairy products are not associated with prediabetes risk or progression in glycaemic status. Positive associations of high-fat dairy, high-fat milk, and the inverse association of low-fat milk with prediabetes risk found were inconsistent with prior literature and suggestive of the need for future research on environmental, behavioural, and biological factors that explain the available evidence.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Consommation de produits laitiers et risque de prédiabète et de diabète de type 2 dans l'étude Fenland
Isabel A.L. Slurink Clinical Nutrition Volume 43, numéro 11, novembre 2024, pages 69-79

Contexte et objectifs
Des preuves observationnelles limitées suggèrent qu'une consommation plus élevée de produits laitiers riches en matières grasses peut être associée à un risque plus faible de prédiabète, tandis que des associations opposées ont été observées pour la consommation de lait faible en matières grasses. Cette étude visait à examiner les associations entre la consommation initiale et les changements de consommation de produits laitiers, le risque de prédiabète et l'état glycémique.
Méthodes
7521 participants de l'étude prospective britannique Fenland ont été inclus (âge moyen 48,7 ± 2,0 ans, 51,9 % de femmes). La consommation de produits laitiers a été mesurée à l'aide de questionnaires autodéclarés sur la fréquence alimentaire. Les associations avec le risque de prédiabète et l'état glycémique ont été analysées à l'aide de modèles de régression de Poisson ajustés en fonction de la démographie sociale, des comportements de santé, des antécédents familiaux de diabète et de la consommation d'aliments par groupe.
Résultats
Après un suivi moyen de 6,7 ± 2,0 ans, 290 participants ont développé un prédiabète (4,3 %). La plupart des produits laitiers n’étaient pas significativement associés au risque de prédiabète. Une consommation initiale plus élevée de produits laitiers riches en matières grasses (RRportions/jour 1,20, IC à 95 % 1,03–1,39) et de lait riche en matières grasses (RRportions/jour 1,22, 1,01–1,47) était associée à un risque plus élevé de prédiabète. À l’inverse, le lait écrémé était associé à un risque plus faible de prédiabète (RRportions/jour 0,86, 0,75–0,98). Dans les analyses évaluant les changements alimentaires au fil du temps, l’augmentation de la consommation de lait riche en matières grasses était inversement associée au risque de passer de la normoglycémie au prédiabète ou au diabète de type 2 (RRportions/jour 0,86, IC à 95 % 0,75–0,99).
Conclusions
Cette étude basée sur la population a montré que la plupart des produits laitiers ne sont pas associés au risque de prédiabète ou à la progression de l'état glycémique. Les associations positives entre les produits laitiers riches en matières grasses, le lait riche en matières grasses et l'association inverse entre le lait faible en matières grasses et le risque de prédiabète ne concordent pas avec la littérature antérieure et suggèrent la nécessité de recherches futures sur les facteurs environnementaux, comportementaux et biologiques qui expliquent les données disponibles.