La vitamine C contre l'excès d'acide urique et la goutte ?

[Nutrimuscle-Conseils]

Acide urique et nutrition à base de plantes
Boštjan Jakše Nutrients 2019 , 11 (8), 1736;

Les régimes à base de plantes (PBD) sont associés à une diminution du risque de morbidité et de mortalité associé à d’importantes maladies chroniques non transmissibles. Comme pour les aliments d'origine animale (viande, poisson et organes viscéraux des animaux), certains aliments d'origine végétale (comme les légumineuses à base de soja, les légumes de mer et les légumes Brassica) contiennent également une charge en purines élevée. Les PBD conçus de manière sous-optimale pourraient par conséquent être associés à une augmentation des niveaux d'acide urique et au développement de la goutte. Ici, nous passons en revue les données disponibles sur ce sujet, avec une grande majorité d’études montrant un risque réduit d’hyperuricémie et de goutte avec des PBD végétariens (en particulier lacto-végétariens). De plus, le type de purines ingérées, les fibres, la vitamine C et certains facteurs liés au mode de vie concourent à réduire la production d'acide urique dans les PBD. Des données limitées récentes montrent que même avec un PBD exclusif, les concentrations d'acide urique restent dans la fourchette normale dans les personnes à la diète à court et à long terme. La consommation raisonnable d’aliments d'origine végétale à teneur plus élevée en purines dans les PBD peut donc être tolérée sans risque chez les individus normémiques, mais des données supplémentaires sont nécessaires chez les individus hyperuricémiques, en particulier ceux atteints d'insuffisance rénale chronique.

[Nutrimuscle-Conseils]

Effects of vitamin C supplementation on gout risk: results from the physicians’ health study II trial
Stephen P Juraschek, The American Journal of Clinical Nutrition, 16 May 2022

Background
Short-term randomized trials suggest that a 500 mg/day vitamin C supplement reduces serum urate, while observational studies show vitamin E is inversely associated with gout risk.

Objective
We evaluated the effect of supplemental vitamin C (pre-specified primary exposure) and vitamin E (pre-specified secondary exposure) on new diagnoses of gout.

Design
We performed a post-hoc analysis of data from the Physicians’ Health Study II (PHS II), a randomized, double-blind, placebo-controlled factorial trial of randomized vitamin C (500 mg/day) and vitamin E (400 IU every other day). The primary outcome was new gout diagnoses, self-reported at baseline and throughout the follow-up period of up to 10 years.

Results
Among 14,641 randomized male physicians in our analysis, the mean age was 64 (SD, 9) years; 1% were Black and 6.5% had gout prior to randomization. The incidence rate of new gout diagnoses during follow-up was 8.0 per 1,000 person-years among those assigned vitamin C versus 9.1 per 1,000 person-years among those assigned placebo. The vitamin C assignment reduced new gout diagnoses by 12% (HR 0.88; 95% CI: 0.77, 0.99; P = 0.04). These effects were greatest among those with a BMI <25 kg/m2 (P-interaction = 0.01). Vitamin E was not associated with new gout diagnoses (HR: 1.05; 95% CI: 0.92, 1.19; P = 0.48).

Conclusion
Vitamin C modestly reduced the risk of new gout diagnoses among middle-aged male physicians. Additional research is needed to determine the effects of higher doses of vitamin C supplementation on serum urate and gout flares among adults with established gout.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Effets de la supplémentation en vitamine C sur le risque de goutte : résultats de l'essai II sur la santé des médecins
Stephen P Juraschek, The American Journal of Clinical Nutrition, 16 mai 2022

Arrière-plan
Des essais randomisés à court terme suggèrent qu'un supplément de 500 mg/jour de vitamine C réduit l'urate sérique, tandis que des études observationnelles montrent que la vitamine E est inversement associée au risque de goutte.

Objectif
Nous avons évalué l'effet d'une supplémentation en vitamine C (exposition primaire pré-spécifiée) et en vitamine E (exposition secondaire pré-spécifiée) sur les nouveaux diagnostics de goutte.

Concevoir
Nous avons effectué une analyse post-hoc des données de la Physicians' Health Study II (PHS II), un essai factoriel randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo portant sur la vitamine C (500 mg/jour) et la vitamine E (400 UI chaque autre jour). Le critère de jugement principal était les nouveaux diagnostics de goutte, autodéclarés au départ et tout au long de la période de suivi allant jusqu'à 10 ans.

Résultats
Parmi les 14 641 hommes médecins randomisés dans notre analyse, l'âge moyen était de 64 ans (ET, 9) ans ; 1 % étaient noirs et 6,5 % avaient la goutte avant la randomisation. Le taux d'incidence de nouveaux diagnostics de goutte au cours du suivi était de 8,0 pour 1 000 années-personnes chez les personnes recevant de la vitamine C contre 9,1 pour 1 000 années-personnes parmi celles recevant un placebo. L'attribution de la vitamine C a réduit les nouveaux diagnostics de goutte de 12 % (HR 0,88 ; IC à 95 % : 0,77, 0,99 ; P = 0,04). Ces effets étaient plus importants chez les personnes ayant un IMC <25 kg/m2 (interaction P = 0,01). La vitamine E n'était pas associée à de nouveaux diagnostics de goutte (RR : 1,05 ; IC à 95 % : 0,92, 1,19 ; P = 0,48).

Conclusion
La vitamine C a légèrement réduit le risque de nouveaux diagnostics de goutte chez les médecins de sexe masculin d'âge moyen. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les effets de doses plus élevées de supplémentation en vitamine C sur l'urate sérique et les poussées de goutte chez les adultes atteints de goutte établie.