Traduction de l'étude
La prévalence et les facteurs de risque associés à la carence en iode chez les adultes canadiens
par Stellena Mathiaparanam Nutrients 2022, 14(13), 2570 ;
L'iode est un oligo-élément essentiel au fonctionnement normal de la thyroïde et à la santé humaine. Un apport alimentaire inadéquat est associé à des troubles cognitifs, à l'infertilité, à un retard de croissance et à des troubles dus à une carence en iode dans les populations touchées. Ici, nous avons examiné la prévalence de la carence en iode chez les adultes (âge médian de 61 ans) sur la base de l'analyse d'échantillons d'urine de 24 heures prélevés auprès de 800 participants dans quatre sites cliniques à travers le Canada dans le cadre de l'étude épidémiologique prospective urbaine et rurale (PURE). L'iodure urinaire ainsi que le thiocyanate et le nitrate ont été mesurés à l'aide d'un test d'électrophorèse capillaire validé. Les facteurs de protection/risque associés à la carence en iode ont été identifiés à l'aide d'un modèle de régression logistique binaire, tandis que la concentration urinaire quotidienne d'iode (24 h UIC, μg/L) et l'excrétion urinaire d'iode (24 h UIE, μg/jour) ont été comparées à l'aide de méthodes statistiques complémentaires. avec des ajustements covariables.
Dans l'ensemble, notre cohorte d'adultes canadiens avait un statut en iode adéquat, comme en témoigne une CUI médiane de 111 μg/L, 11,9 % de la population <50 μg/L étant classée comme ayant une carence en iode modérée à sévère. L'adéquation de l'iode était également évidente avec une UIE médiane sur 24 h de 226 μg/jour comme mesure plus robuste du statut en iode avec un besoin moyen estimé (EAR) de 7,1 % (< 95 μg/jour) et un niveau supérieur tolérable (UL) de 1,8 % (≥ 1 100 μg/jour) selon les apports nutritionnels de référence canadiens.
Les participants prenant des suppléments d'iode (OR = 0,18 ; p = 6,35 × 10−5), avaient un plus grand volume d'urine sur 24 h (OR = 0,69 ; p = 4,07 × 10−4), excrétaient du sodium urinaire quotidien plus élevé (OR = 0,71 ; p = 3,03 × 10−5), et/ou se sont fait prescrire de la thyroxine (OR = 0,33 ; p = 1,20 × 10−2) avaient un risque plus faible de carence en iode. L'apport autodéclaré de produits laitiers était le plus fortement associé au statut en iode (r = 0,24 ; p = 2,38 × 10−9) après exclusion de la supplémentation en iode et de l'utilisation de T4. Les participants résidant à Québec (OR = 2,58 ; p = 1,74 × 10−4) et à Vancouver (OR = 2,54 ; p = 3,57 × 10−4) étaient plus sensibles à la carence en iode qu'à Hamilton ou à Ottawa. De plus, une plus grande exposition à de nombreux inhibiteurs de l'absorption d'iode provenant du tabagisme et de la consommation d'aliments goitrigènes spécifiques correspondait à des taux élevés de thiocyanate et de nitrate urinaires, qui ont été observés chez les résidents de Québec par rapport à d'autres sites cliniques. Les récentes politiques de santé publique qui préconisent une restriction en sel et une consommation réduite de produits laitiers peuvent réduire par inadvertance la nutrition en iode des Canadiens et exacerber davantage les variations régionales du risque de carence en iode.