Traduction de l'étude
L'effet paradoxal de la créatine monohydrate sur les marqueurs de dommages musculaires : une revue systématique et une méta-analyse
Kenji Doma, Médecine du sport volume 52, pages 1623-1645 (2022)
Arrière plan
Plusieurs études ont examiné l'effet de la créatine monohydrate (CrM) sur les marqueurs de dommages musculaires indirects et la performance musculaire, bien que les données regroupées de plusieurs études indiquent que les avantages de la CrM sur la dynamique de récupération sont limités.
Objectif
Cette revue systématique et cette méta-analyse ont déterminé si les effets ergogéniques de la CrM amélioraient les marqueurs de dommages musculaires et de performances après des exercices endommageant les muscles.
Méthodes
Au total, 23 études ont été incluses, comprenant 240 participants dans le groupe CrM (âge 23,9 ± 10,4 ans, taille 178 ± 5 cm, masse corporelle 76,9 ± 7,6 kg, femmes 10,4 %) et 229 participants dans le groupe placebo (âge 23,7 ± 8,5 ans, taille 177 ± 5 cm, masse corporelle 77,0 ± 6,6 kg, femmes 10,0%). Ces études ont été évaluées comme passables à excellentes selon l'échelle PEDro. Les mesures des résultats ont été comparées entre les groupes CrM et placebo à 24-36 h et 48-90 h après des exercices musculaires, en utilisant les différences moyennes standardisées (DMS) et les valeurs p associées via des diagrammes en forêt. De plus, des analyses de sous-groupes ont été menées en séparant les études entre celles qui examinaient les effets de la CrM en tant que réponse aiguë à l'entraînement (c'est-à-dire après une séance d'exercice endommageant les muscles) et celles qui examinaient la réponse chronique à l'entraînement (c'est-à-dire examinant la réponse aiguë après la dernière séance d'entraînement après plusieurs semaines d'entraînement).
Résultats
Selon la méta-analyse, le groupe CrM présentait des marqueurs de lésions musculaires indirectes significativement plus faibles (c. = 0,03). Cependant, les marqueurs de lésions musculaires indirectes étaient significativement plus élevés dans le groupe CrM 24 h après l'exercice (SMD 0,95 ; p = 0,04) pour la réponse à l'entraînement chronique. Bien que non significative, une grande différence dans les marqueurs de dommages musculaires indirects a également été trouvée 48 h après l'exercice (SMD 1,24) pour la réponse chronique à l'entraînement. Le groupe CrM a également montré une inflammation plus faible pour la réponse d'entraînement aiguë 24 à 36 h après l'exercice et 48 à 90 h après l'exercice avec une taille d'effet importante (SMD − 1,38 ≤ d ≤ − 1,79). De même, les marqueurs de stress oxydatif étaient plus faibles pour la réponse d'entraînement aiguë dans le groupe CrM 24 à 36 h après l'exercice et 90 h après l'exercice, avec une taille d'effet importante (SMD − 1,37 et − 1,36, respectivement). Pour les douleurs musculaires d'apparition retardée (DOMS), les mesures étaient plus faibles pour le groupe CrM 24 h après l'exercice avec une taille d'effet modérée (SMD − 0, 66) en tant que réponse d'entraînement aiguë. Cependant, les différences intergroupes pour l'inflammation, le stress oxydatif et les DOMS n'étaient pas statistiquement significatives (p > 0,05).
Conclusion
Dans l'ensemble, notre méta-analyse a démontré un effet paradoxal de la supplémentation en CrM après l'exercice, où la CrM semble minimiser les dommages musculaires induits par l'exercice en tant que réponse d'entraînement aiguë, bien que cette tendance soit inversée en tant que réponse d'entraînement chronique. Ainsi, la CrM peut être efficace pour réduire le niveau de dommages musculaires induits par l'exercice après une seule séance d'exercices intenses, bien que le stress induit par l'entraînement puisse être exacerbé après une supplémentation à long terme de CrM. Bien que l'utilisation à long terme de CrM soit connue pour améliorer les adaptations d'entraînement, il reste à confirmer si le niveau accru de dommages musculaires induits par l'exercice en tant que réponse d'entraînement chronique peut fournir des mécanismes potentiels pour améliorer les adaptations d'entraînement chroniques avec une supplémentation en CrM.
Points clés
Le monohydrate de créatine a réduit le niveau de dommages musculaires induits par l'exercice en tant que réponse d'entraînement aiguë, bien que cette tendance ait été inversée en tant que réponse d'entraînement chronique.
Le monohydrate de créatine peut être un supplément ergogène pour accélérer la récupération après un seul exercice intense.
Le niveau accru de dommages musculaires induits par l'exercice après plusieurs semaines d'entraînement et la supplémentation en monohydrate de créatine peuvent suggérer une tolérance éventuellement plus grande aux contraintes d'entraînement, étant donné que la supplémentation en monohydrate de créatine à long terme est connue pour améliorer l'adaptation à l'entraînement.