La vitamine D pour la santé musculaire?

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Un diagnostic de carence en vitamine D est associé à des taux accrus d'instabilité rotulienne primaire et à la nécessité d'une stabilisation chirurgicale récurrente
Kenny Chang Sport Santé. 2023

Arrière-plan:
Il a été prouvé expérimentalement que la vitamine D affecte la santé musculo-squelettique. Le but de cette étude était d'identifier la relation entre la carence en vitamine D et l'instabilité rotulienne.
Hypothèse:
La carence en vitamine D est associée à un risque accru d'instabilité rotulienne primaire et de luxation rotulienne récurrente après stabilisation chirurgicale primaire.
Étudier le design:
Etude comparative rétrospective.
Niveau de preuve :
Niveau 3.
Méthodes :
Une étude rétrospective appariée 1:1 portant sur 328 011 patients diagnostiqués avec une carence en vitamine D a été réalisée à l'aide de la base de données PearlDiver. L'incidence de l'instabilité rotulienne primaire a été calculée selon le sexe et l'âge. Les taux d'instabilité patellaire primaire et de stabilisation chirurgicale pour luxation récurrente ont été calculés avec des stratifications spécifiques au sexe et à l'âge. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour comparer les taux de blessure primaire et de stabilisation récurrente tout en contrôlant les données démographiques et les comorbidités médicales.
Résultats:
Au total, 656 022 patients ont été analysés. Le taux d'incidence global sur 1 an de l'instabilité rotulienne chez les patients présentant une carence en vitamine D était de 82,6 pour 100 000 années-personnes (IC à 95 %, 73,2-92,9), contre 48,5 (IC à 95 %, 41,4-56,5) chez le groupe témoin apparié. Les femmes étaient significativement plus susceptibles de présenter une instabilité patellaire primaire dans les 1 (rapport de cotes ajusté [aOR] = 1,45 ; IC à 95 %, 1,12-1,88) et 2 ans (aOR, 1,31 ; IC à 95 %, 1,07-1,59) suivant le diagnostic d'hypovitaminose D . Les patients âgés de 10 à 25 ans atteints d'hypovitaminose D étaient plus à risque de nécessiter une stabilisation rotulienne récurrente pour les hommes (ORa, 2,48 ; IC à 95 %, 1,06-5,80) et les femmes (ORa, 1,77 ; IC à 95 %, 1,04-3,02).
Conclusion:
Les patients diagnostiqués avec une carence en vitamine D ont présenté des taux plus élevés d'instabilité patellaire primaire et ont un risque plus élevé de nécessiter une stabilisation chirurgicale récurrente pour les luxations ultérieures.
Pertinence clinique :
Ces résultats suggèrent que la surveillance et le traitement proactif de la carence en vitamine D chez le patient physiquement actif peuvent réduire le risque de souffrir d'instabilité patellaire primaire ou de récidive après stabilisation chirurgicale.

[Nutrimuscle-Conseils]

Locomotor function of skeletal muscle is regulated by vitamin D via ATP metabolism
Risako Mori Nutrition 5 June 2023,

Highlights
• A lack of Vdr activity in skeletal muscle decreases locomotor functions in mice.
• In skeletal muscle, 1,25(OH)2D3-VDR signaling regulates ATP to pyrophosphate axis.
• Extracellular pyrophosphate suppressed calcium deposition in skeletal muscle.

Objectives
During musculoskeletal development, vitamin D endocrine system is crucial since vitamin D-dependent calcium absorption is a major regulator of bone growth. Besides, the exercise regimens depend on bone mass, the direct action of active vitamin D [1, 25(OH)2D3] on musculoskeletal performance should be determined.

Methods
To evaluate the effect of 1,25(OH)2D3 in muscle tissue, the vitamin D receptor (Vdr) gene was genetically inactivated in mouse skeletal muscle and the role of 1,25(OH)2D3-VDR signaling on locomotor function was assessed. The direct action of 1,25(OH)2D3 on muscle development was determined using cultured C2C12 cells with myogenic differentiation.

Results
The lack of Vdr activity in skeletal muscle decreased spontaneous locomotor activity, suggesting that the skeletal muscle performance depended on 1,25(OH)2D3-VDR signaling. As bone phenotypes, reduced femoral bone mineral density, and accelerated osteoclast bone resorption was confirmed in mice lacking skeletal muscle Vdr activity. In vitro study revealed that the treatment of 1,25(OH)2D3 decreased the cellular ATP to AMP ratio without reducing ATP production. Remarkably, protein expression of connexin 43 (Cx43), an ATP releaser to extracellular space and ATP metabolizing enzyme ENPP1, ectonucleotide pyrophosphatase/phosphodiesterase, were increased responding to 1,25(OH)2D3 treatment. Furthermore, the concentration of pyrophosphate in the culture medium, which inhibits tissue calcification, was increased with 1,25(OH)2D3 treatment. In the presence of 1,25(OH)2D3-VDR signaling, calcium accumulation was suppressed in both muscle samples isolated from mice and in cultured C2C12 cells.

Conclusions
This study dissected the physiological functions of 1,25(OH)2D3-VDR signaling in muscle and revealed that regulation of ATP dynamics is involved in sustaining locomotor function.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

La fonction locomotrice du muscle squelettique est régulée par la vitamine D via le métabolisme de l'ATP
Risako Mori Nutrition 5 juin 2023,

Points forts
• Un manque d'activité Vdr dans le muscle squelettique diminue les fonctions locomotrices chez la souris.
• Dans le muscle squelettique, la signalisation 1,25(OH)2D3-VDR régule l'ATP sur l'axe pyrophosphate.
• Le pyrophosphate extracellulaire a supprimé le dépôt de calcium dans le muscle squelettique.

Objectifs
Au cours du développement musculo-squelettique, le système endocrinien de la vitamine D est crucial car l'absorption du calcium dépendant de la vitamine D est un régulateur majeur de la croissance osseuse. Par ailleurs, les régimes d'exercices dépendant de la masse osseuse, l'action directe de la vitamine D active [1, 25(OH)2D3] sur les performances musculo-squelettiques doit être déterminée.

Méthodes
Pour évaluer l'effet de la 1,25(OH)2D3 dans le tissu musculaire, le gène du récepteur de la vitamine D (Vdr) a été génétiquement inactivé dans le muscle squelettique de la souris et le rôle de la signalisation 1,25(OH)2D3-VDR sur la fonction locomotrice a été évalué. . L'action directe de la 1,25(OH)2D3 sur le développement musculaire a été déterminée à l'aide de cellules C2C12 cultivées à différenciation myogénique.

Résultats
Le manque d'activité Vdr dans le muscle squelettique a diminué l'activité locomotrice spontanée, suggérant que la performance du muscle squelettique dépendait de la signalisation 1,25(OH)2D3-VDR. En tant que phénotypes osseux, une densité minérale osseuse fémorale réduite et une résorption osseuse accélérée des ostéoclastes ont été confirmées chez des souris dépourvues d'activité Vdr du muscle squelettique. Une étude in vitro a révélé que le traitement de 1,25(OH)2D3 diminuait le rapport cellulaire ATP sur AMP sans réduire la production d'ATP. Remarquablement, l'expression protéique de la connexine 43 (Cx43), un libérateur d'ATP dans l'espace extracellulaire et l'enzyme métabolisant l'ATP ENPP1, l'ectonucléotide pyrophosphatase/phosphodiestérase, ont augmenté en réponse au traitement 1,25(OH)2D3. De plus, la concentration de pyrophosphate dans le milieu de culture, qui inhibe la calcification des tissus, a été augmentée avec le traitement au 1,25(OH)2D3. En présence de la signalisation 1,25(OH)2D3-VDR, l'accumulation de calcium a été supprimée dans les échantillons musculaires isolés de souris et dans les cellules C2C12 cultivées.

conclusion
Cette étude a disséqué les fonctions physiologiques de la signalisation 1,25(OH)2D3-VDR dans le muscle et a révélé que la régulation de la dynamique de l'ATP est impliquée dans le maintien de la fonction locomotrice.

[Nutrimuscle-Conseils]

Muscle Traits, Sarcopenia, and Sarcopenic Obesity: A Vitamin D Mendelian Randomization Study
by Joshua P. Sutherland Nutrients 2023, 15(12), 2703;

(1) Background: Observational studies associate vitamin D deficiency with muscle disorders, while some clinical trial data support a minor association between the vitamin and skeletal muscle performance in healthy subjects. Vitamin D receptor knockout mice studies confirm the relationship between vitamin D and skeletal muscle; however, causal inference in humans is challenging due to the ethical implications of including vitamin D-deficient participants in randomized trials. This study uses genetic methods to safely explore causal underpinnings for the relationship between 25(OH)D concentrations and skeletal muscle-related traits, including grip strength and combined arm skeletal muscle mass, and extends this analysis to suspected pathophysiology in the form of probable sarcopenia and sarcopenic obesity.

(2) Methods: We conducted Mendelian randomization (MR) analyses in up to 307,281 participants from the UK Biobank of whom 25,414 had probable sarcopenia and 16,520 had sarcopenic obesity. In total, 35 variants were used to instrument 25(OH)D and MR analyses conducted using multiple approaches.

(3) Results: Genetic analyses provided support for a relationship between genetically predicted higher 25(OH)D and skeletal muscle traits, with linear MR analyses for grip strength showing 0.11 kg (95% CI 0.04, 0.19) greater contractile force per 10 unit higher 25(OH)D, while there was a modest association with skeletal muscle mass (0.01 kg (95% CI 0.003, 0.02) greater muscle mass). For probable sarcopenia risk, there was suggestive evidence for lower odds by higher 25(OH)D (OR 0.96 (95% CI 0.92, 1.00)); however, this did not reflect an association with sarcopenic obesity (OR 0.97 (95% CI 0.93, 1.02)), but was seen in probable sarcopenia cases who were not obese (OR 0.92 (95% CI 0.86, 0.98)). Results were similar across multiple MR approaches.

(4) Conclusions: Our study supports a causal relationship between 25(OH)D and skeletal muscle health. While evidence for benefit did not extend to lower risk of sarcopenic obesity, effective vitamin D-deficiency prevention strategies may help reduce age-related muscle weakness.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Traits musculaires, sarcopénie et obésité sarcopénique : une étude de randomisation mendélienne sur la vitamine D
par Joshua P. Sutherland Nutrients 2023, 15(12), 2703 ;

(1) Contexte : Des études observationnelles associent une carence en vitamine D à des troubles musculaires, tandis que certaines données d'essais cliniques soutiennent une association mineure entre la vitamine et la performance des muscles squelettiques chez des sujets sains. Des études sur des souris knock-out pour les récepteurs de la vitamine D confirment la relation entre la vitamine D et le muscle squelettique ; cependant, l'inférence causale chez l'homme est difficile en raison des implications éthiques de l'inclusion de participants carencés en vitamine D dans des essais randomisés. Cette étude utilise des méthodes génétiques pour explorer en toute sécurité les fondements causals de la relation entre les concentrations de 25(OH)D et les traits liés aux muscles squelettiques, y compris la force de préhension et la masse musculaire squelettique du bras combiné, et étend cette analyse à la physiopathologie suspectée sous la forme d'une sarcopénie probable. et l'obésité sarcopénique.

(2) Méthodes : Nous avons effectué des analyses de randomisation mendélienne (RM) sur jusqu'à 307 281 participants de la UK Biobank, dont 25 414 avaient une sarcopénie probable et 16 520 une obésité sarcopénique. Au total, 35 variantes ont été utilisées pour instrumenter les analyses 25(OH)D et MR réalisées à l'aide d'approches multiples.

(3) Résultats : les analyses génétiques ont confirmé une relation entre la teneur en 25(OH)D plus élevée prédite génétiquement et les traits du muscle squelettique, avec des analyses RM linéaires pour la force de préhension montrant une force contractile supérieure de 0,11 kg (IC à 95 % 0,04, 0,19) pour 10 unités 25(OH)D plus élevé, alors qu'il y avait une association modeste avec la masse musculaire squelettique (0,01 kg (IC à 95 % 0,003, 0,02) plus de masse musculaire). Pour le risque probable de sarcopénie, il y avait des preuves suggérant une probabilité plus faible par une 25(OH)D plus élevée (OR 0,96 (IC à 95 % 0,92, 1,00)) ; cependant, cela ne reflétait pas une association avec l'obésité sarcopénique (OR 0,97 (IC à 95 % 0,93, 1,02)), mais a été observé dans les cas probables de sarcopénie qui n'étaient pas obèses (OR 0,92 (IC à 95 % 0,86, 0,98)). Les résultats étaient similaires dans plusieurs approches RM.

(4) Conclusions : Notre étude soutient une relation causale entre le 25(OH)D et la santé des muscles squelettiques. Bien que les preuves d'avantages ne s'étendent pas à la réduction du risque d'obésité sarcopénique, des stratégies efficaces de prévention des carences en vitamine D peuvent aider à réduire la faiblesse musculaire liée à l'âge.

[Nutrimuscle-Conseils]

Association of Serum Vitamin D Level with Temporomandibular Disorder Incidence: A Retrospective, Multi-Center Cohort Study Using Six Hospital Databases
by Yeong-Gwan Im Nutrients 2023, 15(13), 2860;

The relationship between serum vitamin D levels and temporomandibular disorders (TMDs) remains unclear. Therefore, this study aimed to investigate the association between serum 25-hydroxyvitamin D (25[OH]D) levels and TMD incidence using large-scale health data. Clinical data from the electronic health records of six secondary or tertiary hospitals in Korea were used to evaluate the relationship between serum 25(OH)D levels and TMD incidence. The data were converted to the Observational Medical Outcomes Partnership Common Data Model. A cohort study was designed using the Cox proportional hazards model to examine the hazard ratio (HR) of TMD development after propensity score matching (PSM). An aggregate meta-analysis of the HR was subsequently performed. After 1:4 PSM, a target group with deficient 25(OH)D levels (<20 ng/mL) (N = 34,560) and comparator group with non-deficient 25(OH)D levels (≥20 ng/mL) (N = 47,359) were pooled from six hospital databases. HR meta-analysis demonstrated a significant association between deficient 25(OH)D levels and TMD incidence (pooled HR: 1.50; 95% confidence interval: 1.07–2.12).

In conclusion, deficient 25(OH)D levels were found to be associated with an increased TMD risk. Therefore, vitamin D deficiency is a potential risk factor for TMD development.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Association du niveau de vitamine D sérique avec l'incidence des troubles temporo-mandibulaires : une étude de cohorte rétrospective multicentrique utilisant six bases de données hospitalières
par Yeong-Gwan Im Nutrients 2023, 15(13), 2860 ;

La relation entre les taux sériques de vitamine D et les troubles temporo-mandibulaires (TMD) reste incertaine. Par conséquent, cette étude visait à étudier l'association entre les taux sériques de 25-hydroxyvitamine D (25 [OH] D) et l'incidence de TMD à l'aide de données de santé à grande échelle. Les données cliniques des dossiers de santé électroniques de six hôpitaux secondaires ou tertiaires en Corée ont été utilisées pour évaluer la relation entre les taux sériques de 25(OH)D et l'incidence de TMD. Les données ont été converties au modèle commun de données du Partenariat sur les résultats médicaux observationnels. Une étude de cohorte a été conçue à l'aide du modèle de risques proportionnels de Cox pour examiner le rapport de risque (HR) du développement de TMD après l'appariement des scores de propension (PSM). Une méta-analyse agrégée du HR a ensuite été réalisée. Après 1:4 PSM, un groupe cible avec des niveaux de 25(OH)D déficients (<20 ng/mL) (N = 34 560) et un groupe de comparaison avec des niveaux de 25(OH)D non déficients (≥20 ng/mL) ( N = 47 359) ont été regroupés à partir de six bases de données hospitalières. La méta-analyse HR a démontré une association significative entre les niveaux déficients de 25(OH)D et l'incidence de TMD (HR groupé : 1,50 ; intervalle de confiance à 95 % : 1,07–2,12).

En conclusion, des niveaux déficients de 25(OH)D se sont révélés être associés à un risque accru de TMD. Par conséquent, la carence en vitamine D est un facteur de risque potentiel pour le développement de TMD.

[Nutrimuscle-Conseils]

Vitamin D deficiency contributes to overtraining syndrome in excessive trained C57BL/6 mice
J. Talvas, C. Norgieux Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 14 July 2023

Overtraining syndrome is a condition resulting from excessive training load associated with inadequate recovery and poor sleep quality, leading to performance decrements and fatigue. Here we hypothesized that vitamin D (VitD) deficiency is a lead factor in the development of the overtraining syndrome. To test this hypothesis, two groups of 60-week-old C57BL/6 mice followed a 16-week excessive eccentric-based overtraining by excessive downhill running with or without dietary VitD depletion (EX and EX-D− groups). Two control groups were trained by uphill running at the same load with or without VitD depletion (CX and CX-D− groups). Handgrip strength decreased throughout the protocol for all groups but the decrease was sharper in EX-D− group (VitD × training, p = 0.0427). At the end of the protocol, the mass of Triceps brachii muscle, which is heavily stressed by eccentric contractions, was reduced in eccentric-trained groups (training effect, p = 0.0107). This atrophy was associated with a lower concentration of the anabolic myokine IL-15 (training effect, p = 0.0314) and a tendency to a higher expression of the atrogene cathepsin-L (training effect, p = 0.0628). VitD depletion led to a 50% decrease of the fractional protein synthesis rate in this muscle (VitD effect, p = 0.0004) as well as decreased FGF21 (VitD effect, p = 0.0351) and increased osteocrin (VitD effect, p = 0.038) concentrations that would lead to metabolic defects. Moreover, the proportion of anti-inflammatory Th2 lymphocytes was significantly decreased by the combination of eccentric training with VitD depletion (vitD × training, p = 0.0249) suggesting a systemic inflammation. Finally, exploratory behavior time of mice was decreased by VitD depletion (VitD effect, p = 0.0146) suggesting a cognitive dysfunction.

Our results suggest that VitD deficiency exacerbates the effects of overtraining.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

La carence en vitamine D contribue au syndrome de surentraînement chez les souris C57BL/6 entraînées de manière excessive
J. Talvas, C. Norgieux Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 14 juillet 2023

Le syndrome de surentraînement est une condition résultant d'une charge d'entraînement excessive associée à une récupération inadéquate et à une mauvaise qualité de sommeil, entraînant une diminution des performances et de la fatigue. Ici, nous avons émis l'hypothèse que la carence en vitamine D (VitD) est un facteur principal dans le développement du syndrome de surentraînement. Pour tester cette hypothèse, deux groupes de souris C57BL/6 âgées de 60 semaines ont suivi un surentraînement excentrique excessif de 16 semaines par une course excessive en descente avec ou sans déplétion alimentaire en VitD (groupes EX et EX-D-). Deux groupes témoins ont été entraînés par la course en montée à la même charge avec ou sans déplétion en VitD (groupes CX et CX-D−). La force de préhension a diminué tout au long du protocole pour tous les groupes, mais la diminution était plus nette dans le groupe EX-D− (entraînement VitD × , p = 0,0427). À la fin du protocole, la masse du muscle triceps brachial, qui est fortement sollicité par des contractions excentriques, a été réduite dans les groupes entraînés excentriques (effet d'entraînement, p = 0,0107). Cette atrophie était associée à une concentration plus faible de la myokine anabolisante IL-15 (effet d'entraînement, p = 0,0314) et à une tendance à une expression plus élevée de l'atrogène cathepsine-L (effet d'entraînement, p = 0,0628). La déplétion en VitD a entraîné une diminution de 50 % du taux de synthèse protéique fractionnaire dans ce muscle (effet VitD, p = 0,0004) ainsi qu'une diminution des concentrations de FGF21 (effet VitD, p = 0,0351) et une augmentation des concentrations d'ostéocrine (effet VitD, p = 0,038) qui conduiraient à des anomalies métaboliques. De plus, la proportion de lymphocytes Th2 anti-inflammatoires était significativement diminuée par la combinaison de l'entraînement excentrique avec la déplétion en VitD (vitD × entraînement, p = 0,0249) suggérant une inflammation systémique. Enfin, le temps de comportement exploratoire des souris a été diminué par la déplétion en VitD (effet VitD, p = 0,0146) suggérant un dysfonctionnement cognitif.

Nos résultats suggèrent que la carence en VitD exacerbe les effets du surentraînement.

[Nutrimuscle-Conseils]

Linear and Nonlinear Associations Between Vitamin D and Grip Strength: A Mendelian Randomization Study in UK Biobank
Snehal M Pinto Pereira The Journals of Gerontology: Series A, Volume 78, Issue 8, August 2023, Pages 1483–1488,

Background
Low vitamin D status is a widespread phenomenon. Similarly, muscle weakness, often indicated by low grip strength, is another public health concern; however, the vitamin D–grip strength relationship is equivocal. It is important to understand whether variation in vitamin D status causally influences muscle strength to elucidate whether supplementation may help prevent/treat muscle weakness.

Methods
UK Biobank participants, aged 37–73 years, with valid data on Vitamin D status (circulating 25-hydroxyvitamin D [25(OH)D] concentration) and maximum grip strength were included (N = 368,890). We examined sex-specific cross-sectional associations between 25(OH)D and grip strength. Using Mendelian randomization (MR), we estimated the strength of the 25(OH)D–grip strength associations using genetic instruments for 25(OH)D as our exposure. Crucially, because potential effects of vitamin D supplementation on strength could vary by underlying 25(OH)D status, we allowed for nonlinear relationships between 25(OH)D and strength in all analyses.

Results
Mean (SD) of 25(OH)D was 50 (21) nmol/L in males and females. In cross-sectional analyses, there was evidence of nonlinear associations between 25(OH)D and strength, for example, compared to males with 50 nmol/L circulating 25(OH)D, males with 75 nmol/L had 0.36 kg (0.31,0.40) stronger grip; males with 25 nmol/L had 1.01 kg (95% confidence interval [CI]: 0.93, 1.08) weaker grip. In MR analyses, linear and nonlinear models fitted the data similarly well, for example, 25 nmol/L higher circulating 25(OH)D in males was associated with 0.25 kg (−0.05, 0.55) greater grip (regardless of initial 25(OH)D status). Results were similar, albeit weaker, for females.

Conclusions
Using two different methods to triangulate evidence, our findings suggest moderate to small causal links between circulating 25(OH)D and grip strength.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Associations linéaires et non linéaires entre la vitamine D et la force de préhension : une étude de randomisation mendélienne dans la biobanque britannique
Snehal M Pinto Pereira The Journals of Gerontology: Series A, Volume 78, Issue 8, August 2023, Pages 1483–1488,

Arrière-plan
Le faible statut en vitamine D est un phénomène répandu. De même, la faiblesse musculaire, souvent indiquée par une faible force de préhension, est un autre problème de santé publique ; cependant, la relation entre la vitamine D et la force de préhension est équivoque. Il est important de comprendre si la variation du statut en vitamine D a une influence causale sur la force musculaire afin de déterminer si la supplémentation peut aider à prévenir/traiter la faiblesse musculaire.

Méthodes
Les participants à la UK Biobank, âgés de 37 à 73 ans, disposant de données valides sur le statut en vitamine D (concentration en circulation de 25-hydroxyvitamine D [25(OH)D]) et la force de préhension maximale ont été inclus (N = 368 890). Nous avons examiné les associations transversales spécifiques au sexe entre le 25(OH)D et la force de préhension. À l'aide de la randomisation mendélienne (MR), nous avons estimé la force des associations 25(OH)D–force de préhension à l'aide d'instruments génétiques pour le 25(OH)D comme exposition. Fondamentalement, étant donné que les effets potentiels de la supplémentation en vitamine D sur la force peuvent varier en fonction du statut sous-jacent en 25(OH)D, nous avons autorisé des relations non linéaires entre la 25(OH)D et la force dans toutes les analyses.

Résultats
La moyenne (ET) de 25(OH)D était de 50 (21) nmol/L chez les mâles et les femelles. Dans les analyses transversales, il y avait des preuves d'associations non linéaires entre 25(OH)D et la force, par exemple, par rapport aux hommes avec 50 nmol/L de 25(OH)D circulant, les hommes avec 75 nmol/L avaient 0,36 kg (0,31 ,0.40) adhérence plus forte ; les hommes avec 25 nmol/L avaient 1,01 kg (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,93, 1,08) une prise plus faible. Dans les analyses RM, les modèles linéaires et non linéaires ont bien ajusté les données, par exemple, 25 nmol/L de 25(OH)D circulant plus élevé chez les hommes était associé à une adhérence supérieure de 0,25 kg (−0,05, 0,55) (quel que soit le 25(OH) initial )État D). Les résultats étaient similaires, quoique plus faibles, pour les femmes.

conclusion
En utilisant deux méthodes différentes pour trianguler les preuves, nos résultats suggèrent des liens de causalité modérés à faibles entre le 25(OH)D circulant et la force de préhension.

[Nutrimuscle-Conseils]

Current Research on Vitamin D Supplementation against Sarcopenia: A Review of Clinical Trials
Heidi Kressel Int J Sports Med 2023

Vitamin D plays an important role in skeletal muscle function and metabolism. The aim of this review was A) to discuss the clinical evidence of vitamin D supplementation either alone or combined with other strategies in the prevention of sarcopenia in non-sarcopenic individuals and B) to critically discuss the clinical evidence on the effect of vitamin D combined with other strategies on muscle strength, mass and function in sarcopenic individuals without vitamin D deficiency.

Sparse clinical data on non-sarcopenic individuals indicate that vitamin D alone has a subtle beneficial effect on knee extensor strength at doses 880–1600 IU/day without improving handgrip strength or muscle mass. When co-administered with other supplements such as protein, mixed effects appear to prevent the decline of muscle mass, possibly delaying the onset of sarcopenia in non-sarcopenic individuals, at doses of 800–1,000 IU/day over 6–12 weeks.

In sarcopenic individuals, vitamin D 100–1,000 IU/day co-supplementation with protein results in increased handgrip strength between 9.8–40.5%. However, there is no strong clinical evidence that vitamin D dosage correlates with changes in muscle strength or mass. Potential sources of discrepancy among studies are discussed. Future studies with appropriate experimental design are essential to dissect the net effect of vitamin D on sarcopenia.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Recherche actuelle sur la supplémentation en vitamine D contre la sarcopénie : examen des essais cliniques
Heidi Kressel Int J Sports Med 2023

La vitamine D joue un rôle important dans la fonction et le métabolisme des muscles squelettiques. L'objectif de cette revue était A) de discuter des preuves cliniques de la supplémentation en vitamine D seule ou associée à d'autres stratégies de prévention de la sarcopénie chez les personnes non sarcopéniques et B) de discuter de manière critique des preuves cliniques sur l'effet de la vitamine D combinée avec d'autres stratégies sur la force, la masse et la fonction musculaires chez les individus sarcopéniques sans carence en vitamine D.

De rares données cliniques sur des individus non sarcopéniques indiquent que la vitamine D seule a un effet bénéfique subtil sur la force des extenseurs du genou à des doses de 880 à 1600 UI/jour sans améliorer la force de préhension ou la masse musculaire. Lorsqu'il est co-administré avec d'autres suppléments tels que des protéines, des effets mixtes semblent empêcher le déclin de la masse musculaire, retardant éventuellement l'apparition de la sarcopénie chez les personnes non sarcopéniques, à des doses de 800 à 1 000 UI / jour pendant 6 à 12 semaines.

Chez les personnes sarcopéniques, la co-supplémentation en vitamine D de 100 à 1 000 UI/jour avec des protéines entraîne une augmentation de la force de préhension entre 9,8 et 40,5 %. Cependant, il n'existe aucune preuve clinique solide que la posologie de la vitamine D soit corrélée aux changements de la force ou de la masse musculaire. Les sources potentielles de divergence entre les études sont discutées. De futures études avec une conception expérimentale appropriée sont essentielles pour disséquer l'effet net de la vitamine D sur la sarcopénie.

[Nutrimuscle-Conseils]

Front. Nutr., 29 September 2023

Effects of vitamin D supplementation on maximal strength and power in athletes: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials
Marco Sist

Background: Vitamin D is thought to be a powerful modulator of skeletal muscle physiology. However, available data on the effects of vitamin D supplementation on muscle function in athletes are limited and with mixed results. This meta-analysis therefore, aimed to quantitatively summarize the up-to-date literature assessing the effects of vitamin D supplementation on muscle strength and power in athletes.

Methods: Sport Discus, PubMed, Cochrane Library and Web of Science were searched to identify randomized controlled trials (RCTs) that used one-repetition maximum (1RM) tests to assess maximal strength, and vertical jump to assess muscle power in athletes. The Cochrane Risk of Bias tool was used to evaluate the included RCTs for sources of bias. The standardized mean difference (SMD) was used as the effect size, interpreted together with its 95% confidence intervals (CI). The effect sizes were calculated on the changes from baseline between vitamin D and placebo groups for maximal strength results by upper body and lower body, and for power results.

Results: Eleven RCTs involving 436 athletes were included. The results indicated that if baseline serum 25(OH)D concentration was < 75 nmol/L, the treatment had a small effect on upper body muscle strength [SMD 0.25, 95% CI: (−0.44, 0.95), p = 0.47] and on lower body muscle strength [SMD 0.26, 95% CI: (−0.13, 0.65), p = 0.19]; if the baseline serum 25(OH)D concentration was ≥ 75 nmol/L, the treatment had a trivial effect on muscle power [SMD 0.15, 95% CI: (−0.42, 0.72), p = 0.61].

Discussion: This meta-analysis demonstrated that there is not a statistically significant effect of vitamin D supplementation on improving maximum strength and power, but highlights that further research is required addressing the key limitations in previous studies before definitive conclusions can be made.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Devant. Nutr., 29 septembre 2023

Effets de la supplémentation en vitamine D sur la force et la puissance maximales chez les athlètes : une revue systématique et une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés
Marco Sist

Contexte : On pense que la vitamine D est un puissant modulateur de la physiologie des muscles squelettiques. Cependant, les données disponibles sur les effets de la supplémentation en vitamine D sur la fonction musculaire chez les athlètes sont limitées et donnent des résultats mitigés. Cette méta-analyse visait donc à résumer quantitativement la littérature actuelle évaluant les effets de la supplémentation en vitamine D sur la force et la puissance musculaires chez les athlètes.

Méthodes : Des recherches ont été effectuées dans Sport Discus, PubMed, Cochrane Library et Web of Science pour identifier des essais contrôlés randomisés (ECR) utilisant des tests maximum à une répétition (1RM) pour évaluer la force maximale et le saut vertical pour évaluer la puissance musculaire chez les athlètes. L'outil Cochrane Risk of Bias a été utilisé pour évaluer les sources de biais dans les ECR inclus. La différence moyenne standardisée (DMS) a été utilisée comme taille d'effet, interprétée avec ses intervalles de confiance (IC) à 95 %. Les tailles d'effet ont été calculées sur la base des changements par rapport aux valeurs initiales entre les groupes vitamine D et placebo pour les résultats de force maximale du haut et du bas du corps, ainsi que pour les résultats de puissance.

Résultats : Onze ECR impliquant 436 athlètes ont été inclus. Les résultats ont indiqué que si la concentration sérique de base de 25(OH)D était < 75 nmol/L, le traitement avait un léger effet sur la force musculaire du haut du corps [DMS 0,25, IC à 95 % : (−0,44, 0,95), p = 0,47]. et sur la force musculaire du bas du corps [DMS 0,26, IC 95 % : (−0,13, 0,65), p = 0,19] ; si la concentration sérique de base de 25(OH)D était ≥ 75 nmol/L, le traitement avait un effet insignifiant sur la puissance musculaire [DMS 0,15, IC 95 % : (−0,42, 0,72), p = 0,61].

Discussion : Cette méta-analyse a démontré qu'il n'y a pas d'effet statistiquement significatif de la supplémentation en vitamine D sur l'amélioration de la force et de la puissance maximales, mais souligne que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour aborder les principales limites des études précédentes avant de pouvoir tirer des conclusions définitives.