Traduction de l'étude
L'association entre la consommation d'aliments ultra-transformés et l'insomnie chronique dans l'étude NutriNet-Santé
Pauline Duquenne Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics Volume 124, ISSUE 9, P1109-1117.e2,
Contexte
La consommation d'aliments ultra-transformés (ATU) est en hausse dans le monde entier et elle a été liée à de nombreux problèmes de santé, tels que le diabète, l'obésité et le cancer. Peu d'études se sont concentrées sur l'effet de la consommation d'ATU sur la santé du sommeil et encore moins sur l'insomnie chronique.
Objectif
Cette étude a examiné l'association entre la consommation d'ATU et l'insomnie chronique dans un large échantillon de population.
Conception
Il s'agissait d'une analyse transversale utilisant les données de l'étude NutriNet-Santé, une cohorte Web en cours en France.
Participants/environnement
Trente-huit mille cinq cent soixante-dix hommes et femmes adultes ayant rempli un questionnaire sur le sommeil (2014) et au moins deux relevés alimentaires de 24 heures ont été inclus dans l'analyse.
Principaux critères de jugement
L'insomnie chronique a été définie selon des critères établis. La catégorisation des aliments et des boissons comme UPF était basée sur la classification NOVA–Groupe 4.
Analyses statistiques réalisées
L'association transversale entre la consommation d'UPF et l'insomnie chronique a été évaluée à l'aide d'une régression logistique multivariée.
Résultats
Parmi les 38 570 participants (âge moyen, 50,0 ± 14,8 ans, 77,0 % de femmes) inclus dans l'analyse, 19,4 % présentaient des symptômes d'insomnie chronique. En moyenne, l'UPF représentait 16 % de la quantité totale (g/jour) de l'apport alimentaire global. Dans le modèle entièrement ajusté, la consommation d'UPF était associée à des risques plus élevés d'insomnie chronique (rapport de cotes [RC] pour un apport absolu d'UPF supérieur de 10 % dans l'alimentation = 1,06 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,02-1,09). L'OR spécifique au sexe pour l'insomnie chronique pour un apport absolu d'UPF supérieur de 10 % dans l'alimentation était de 1,09 (1,01-1,18) chez les hommes et de 1,05 (1,01-1,09) chez les femmes.
Conclusions
Cette vaste étude épidémiologique a révélé une association statistiquement significative entre la consommation d'UPF et l'insomnie chronique, indépendamment des covariables sociodémographiques, du mode de vie, de la qualité de l'alimentation et de l'état de santé mentale. Les résultats fournissent des informations pour de futures recherches longitudinales ainsi que pour des programmes d'intervention et de prévention axés sur la nutrition et le sommeil.