Vitamine D et virus?

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

[b]Rôle potentiel de la vitamine D dans la réponse immunitaire chez les patients atteints d'hépatite virale.
[/b]Catharina Gerhards Nutrition 30 mars 2024

Points forts
• La vitamine D joue un rôle dans le bon fonctionnement des cellules CD19+.
• Le VHB a des effets à long terme sur la régulation du CYP2R1 dans le foie,
• Il est nécessaire d'avoir des niveaux adéquats de vitamine D pour avoir une réponse immunitaire adéquate contre le virus de l'hépatite B.

Arrière-plan
Étudier la relation entre la vitamine D et les paramètres de réponse immunitaire innée et adaptative chez les patients atteints d'hépatite chronique B et C.

Méthodes
Les données de laboratoire entre le 01.01.2013 et le 01.01.2023 pour les patients atteints d'hépatite B chronique (CHB) et d'hépatite C chronique (CHC) ont été extraites. La 25-hydroxyvitamine D sérique, les marqueurs sérologiques du virus de l'hépatite B, les compléments et les sous-ensembles de lymphocytes T ont été déterminés. Les cohortes d'étude ont été divisées en groupes en fonction des taux sériques de 25-hydroxyvitamine D avec une évaluation plus approfondie des données de laboratoire.

Résultats
Chez les patients CHB et CHC, le pourcentage de lymphocytes T CD4+ et le rapport CD4+/CD8+ ont significativement diminué (p < 0,05), mais le pourcentage de CD8+ a augmenté (p < 0,05) par rapport au groupe témoin. Chez les patients CHB, la diminution de la vitamine D était significative (p < 0,001), mais pas chez les patients CHC. La vitamine D a montré une influence négative modérée sur le nombre de cellules CD8 chez les patients CHB. Le rapport positif de l’ADN du VHB et de l’AgHBs diminuait avec l’augmentation des taux sériques de vitamine D. Le groupe déficient en vitamine D a montré une production d'anticorps significativement inférieure à celle du groupe normal, ainsi qu'une diminution significative du nombre de CD4 et une augmentation du nombre de CD8 (p < 0,05 et p < 0,001, respectivement), tandis que le rapport CD4/CD8 était également significativement diminué dans le groupe déficient en vitamine D. groupe d’insuffisance (p < 0,001). Les niveaux de complément C3 n'étaient pas associés aux CD4 et CD8, mais avaient une relation inverse avec la vitamine D. Les niveaux de vitamine D étaient significativement associés aux niveaux de complément C3, CD8+, CD4+, CD19+ et d'ADN du VHB.

Conclusions
La vitamine D peut être un modulateur de la fonction immunitaire non seulement via les cellules CD8+ et CD4+, mais également via les cellules CD19+ au cours d'une infection chronique par le VHB. La relation négative entre la vitamine D et le complément C3 doit être élucidée. De plus, la proportion accrue de lymphocytes B et la diminution des lymphocytes CD4+ en cas de déficit en vitamine D perturbent la réponse immunitaire contre le VHB puisque la réponse en anticorps attendue n’a pas été obtenue malgré l’augmentation du ratio de lymphocytes B. Cela indique une influence des cellules CD4+ sur la fonctionnalité des cellules B. En résumé, des niveaux suffisants de vitamine D pourraient conduire à une réponse virologique soutenue, discutable, en corrigeant artificiellement la carence.

[Nutrimuscle-Conseils]

The Efficacy of Multivitamin, Vitamin A, Vitamin B, Vitamin C, and Vitamin D Supplements in the Prevention and Management of COVID-19 and Long-COVID: An Updated Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Clinical Trials
by Alessandra Sinopoli Nutrients 2024, 16(9), 1345;

This review aims to evaluate the efficacy of any vitamin administration(s) in preventing and managing COVID-19 and/or long-COVID. Databases were searched up to May 2023 to identify randomized clinical trials comparing data on the effects of vitamin supplementation(s) versus placebo or standard of care on the two conditions of interest. Inverse-variance random-effects meta-analyses were conducted to estimate pooled risk ratios (RRs) and 95% confidence intervals (CIs) for all-cause mortality between supplemented and non-supplemented individuals.

Overall, 37 articles were included: two regarded COVID-19 and long-COVID prevention and 35 records the COVID-19 management. The effects of vitamin D in preventing COVID-19 and long-COVID were contrasting. Similarly, no conclusion could be drawn on the efficacy of multivitamins, vitamin A, and vitamin B in COVID-19 management. A few positive findings were reported in some vitamin C trials but results were inconsistent in most outcomes, excluding all-cause mortality (RR = 0.84; 95% CI: 0.72–0.97). Vitamin D results were mixed in most aspects, including mortality, in which benefits were observed in regular administrations only (RR = 0.67; 95% CI: 0.49–0.91). Despite some benefits, results were mostly contradictory. Variety in recruitment and treatment protocols might explain this heterogeneity. Better-designed studies are needed to clarify these vitamins’ potential effects against SARS-CoV-2.

[Nutrimuscle-Conseils]

Comparing vitamin D receptor gene polymorphisms in rs11568820, rs7970314, rs4334089 between COVID-19 patients with mild and severe symptoms: a case control study
Noushin Mohammadifard Scientific Reports volume 14, Article number: 10170 (2024)

The associations of vitamin D receptor (VDR)- single nucleotide polymorphisms (SNPs) with the symptoms of COVID-19 may vary between patients with different severities of COVID-19. Therefore, in the present study, we aim to compare VDR polymorphisms in severe and mild COVID-19 patients. In this study, a total number of 85 hospitalized patients and 91 mild/moderate patients with COVID-19 were recruited. SNPs in VDR genes were determined using ARMS and then confirmed by sanger sequencing. The mean (SD) age of participants in hospitalized and non-hospitalized group was 59.0 (12.4) and 47.8 (14. years, respectively. Almost 46% of participants in hospitalized and 48% of participant in non-hospitalized group were male.

The frequency of TT genotype of SNP rs11568820 was significantly lower in hospitalized than non-hospitalized group (3.5% vs. 17.6%; P = 0.018). However, there was no significant differences between genotypes of SNPs rs7970314 and rs4334089 and also alleles frequencies in all SNPs of two groups. The genotype of rs11568820 SNP had an inverse association with hospitalization of patients with COVID-19 after adjustment for comorbidities [OR 0.18, 95% CI 0.04, 0.88; P = 0.034]. While, there was no relationship between genotypes of SNPs rs7970314 and rs4334089 and hospitalization.

The TT genotype of rs11568820 plays protective role in severe COVID-19 and hospitalization. Further studies with a large sample size which consider various confounding factors are warranted to confirm our results.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Comparaison des polymorphismes du gène du récepteur de la vitamine D dans rs11568820, rs7970314, rs4334089 entre des patients COVID-19 présentant des symptômes légers et sévères : une étude cas-témoins
Noushin Mohammadifard Scientific Reports volume 14, Numéro d'article : 10170 (2024)

Les associations entre les récepteurs de la vitamine D (VDR) et les polymorphismes mononucléotidiques (SNP) avec les symptômes du COVID-19 peuvent varier entre les patients présentant différentes gravités du COVID-19. Par conséquent, dans la présente étude, nous visons à comparer les polymorphismes VDR chez les patients atteints de COVID-19 sévère et léger. Dans cette étude, un nombre total de 85 patients hospitalisés et 91 patients légers/modérés atteints de COVID-19 ont été recrutés. Les SNP dans les gènes VDR ont été déterminés à l'aide d'ARMS, puis confirmés par séquençage Sanger. L'âge moyen (ET) des participants des groupes hospitalisés et non hospitalisés était de 59,0 (12,4) et 47,8 (14,8) ans, respectivement. Près de 46 % des participants hospitalisés et 48 % des participants du groupe non hospitalisé étaient des hommes.

La fréquence du génotype TT du SNP rs11568820 était significativement plus faible dans le groupe hospitalisé que dans le groupe non hospitalisé (3,5 % contre 17,6 % ; P = 0,018). Cependant, il n'y avait pas de différences significatives entre les génotypes des SNP rs7970314 et rs4334089, ni entre les fréquences alléliques dans tous les SNP des deux groupes. Le génotype du SNP rs11568820 avait une association inverse avec l'hospitalisation des patients atteints de COVID-19 après ajustement pour les comorbidités [OR 0,18, IC à 95 % 0,04, 0,88 ; P = 0,034]. Cependant, il n'y avait aucune relation entre les génotypes des SNP rs7970314 et rs4334089 et l'hospitalisation.

Le génotype TT de rs11568820 joue un rôle protecteur en cas de COVID-19 grave et d'hospitalisation. D'autres études avec un échantillon de grande taille prenant en compte divers facteurs de confusion sont nécessaires pour confirmer nos résultats.

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Vitamin D and immune system
Advances in Food and Nutrition Research Volume 109, 2024, Pages 1-41 Geoffrey Brown

The active metabolite of vitamin D 1,25(OH)2D is well known for its role in regulating calcium-phosphate homeostasis of the human body. However, the immunomodulating activity of 1,25(OH)2D has been known for many years. There are numerous reports correlating low vitamin D levels in blood serum with the onset of autoimmune diseases and with the severe course of acute infections. In this chapter, we address the role of 1,25(OH)2D in these diseases, and we discuss the possible mechanisms of action of 1,25(OH)2D in immune cells.

It is well documented that a normal level of vitamin D is important to the functionality of the immune system regarding the elimination of invading pathogens. Aspects of both the innate and adaptive immune response are subject in many ways to regulation by 1,25(OH)2D. Many immune response genes are regulated by 1,25(OH)2D. Whether there is substantial benefit to be gained from the use of vitamin D to treat inappropriate responsiveness of the immune system, namely the various autoimmune diseases

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Traduction de l'étude

Vitamine D et système immunitaire
Avancées de la recherche sur l'alimentation et la nutrition Volume 109, 2024, pages 1-41 Geoffrey Brown

Le métabolite actif de la vitamine D 1,25(OH)2D est bien connu pour son rôle dans la régulation de l'homéostasie calcium-phosphate du corps humain. Cependant, l’activité immunomodulatrice du 1,25(OH)2D est connue depuis de nombreuses années. Il existe de nombreux rapports établissant une corrélation entre de faibles taux de vitamine D dans le sérum sanguin et l’apparition de maladies auto-immunes et l’évolution grave d’infections aiguës. Dans ce chapitre, nous abordons le rôle du 1,25(OH)2D dans ces maladies et nous discutons des mécanismes d'action possibles du 1,25(OH)2D dans les cellules immunitaires.

Il est bien documenté qu’un niveau normal de vitamine D est important pour le fonctionnement du système immunitaire en ce qui concerne l’élimination des agents pathogènes envahisseurs. Certains aspects de la réponse immunitaire innée et adaptative sont soumis à bien des égards à la régulation par le 1,25(OH)2D. De nombreux gènes de la réponse immunitaire sont régulés par le 1,25(OH)2D. Existe-t-il un bénéfice substantiel à tirer de l'utilisation de la vitamine D pour traiter une réactivité inappropriée du système immunitaire, à savoir les diverses maladies auto-immunes ?