La malbouffe réduit l'espérance de vie

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Association entre une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés et le risque de diabète et de ses complications : une revue systématique et une méta-analyse mise à jour
Matheus Souza Metab 21 janvier 2025

Points forts
• L'impact des aliments ultra-transformés (ATU) sur la santé humaine suscite un intérêt scientifique croissant.
• Dans cette méta-analyse, la consommation d'ATU était associée à un risque plus élevé de diabète incident.
• Des preuves préliminaires suggèrent un effet néfaste de la consommation d'ATU chez les patients diabétiques.
• Des efforts de santé publique sont nécessaires pour promouvoir la réduction de la consommation d'ATU dans le monde entier.

Contexte et objectifs
De récentes études épidémiologiques sur l'association entre une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés (ATU) et le risque de diabète incident ont rapporté des résultats contradictoires dans les populations du monde entier. Nous avons mené une revue systématique et une méta-analyse mises à jour pour quantifier l'ampleur de cette association.
Méthodes
Les bases de données PubMed et Embase ont été systématiquement consultées (de 2009 au 14 novembre 2024) pour trouver des études de cohorte prospectives rapportant des données sur l'association entre la consommation d'UPF (définie par la classification NOVA) et le risque de diabète incident ou de ses complications chez les adultes (> 18 ans). Une méta-analyse a été réalisée à l'aide d'une modélisation à effets aléatoires pour obtenir des rapports de risque (HR) groupés avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %, et l'approche GRADE a été appliquée pour évaluer la certitude des preuves.
Résultats
Nous avons inclus 14 études de cohorte prospectives avec 692 508 participants. La consommation d'UPF la plus élevée était significativement associée à un risque accru de diabète (n = 9 études ; HR 1,24, IC à 95 % 1,14 à 1,34, I2 = 69 %) par rapport à la consommation d'UPF la plus faible (très faible certitude des preuves). L'analyse des sous-groupes a montré que les études publiées en 2024 avaient une taille d'effet plus petite par rapport aux études antérieures. Aucune différence significative n'a été observée entre les sous-groupes en fonction du lieu d'étude, de la durée du suivi, de la méthode et de la fréquence d'évaluation de l'apport alimentaire et du risque de biais. Les analyses de sensibilité n'ont pas modifié ces résultats. Chaque augmentation de 10 % de la consommation totale d'UPF était associée à un risque accru de 13 % (n = 4 études ; HR 1,13, IC à 95 % 1,08 à 1,18, I2 = 37 %). Les données préliminaires de 4 études de cohorte suggèrent également qu'une consommation élevée d'UPF peut être associée à des complications chez les patients diabétiques, notamment des maladies microvasculaires/cardiovasculaires, une maladie rénale chronique et la mortalité.
Conclusion
La consommation d'UPF est associée à un risque plus élevé de diabète incident et peut contribuer à ses complications. Les efforts urgents de santé publique devraient donner la priorité à la réduction de la consommation d'UPF.

[Nutrimuscle-Conseils]

The Cross-Sectional Association Between Ultra-Processed Food Intake and Metabolic Dysfunction-Associated Steatotic Liver Disease
Natalie Sun Clin Nutr January 26, 2025

Background and Aims
The prevalence of Metabolic Dysfunction-Associated Steatotic Liver Disease has increased in parallel with a rise in consumption of ultra-processed foods (UPF), but little is known about their association.
Methods
We cross-sectionally examined associations of UPF with hepatic steatosis and fibrosis in 2,458 (mean age 54 years; 55.9% women) community-dwelling adults who completed vibration-controlled transient elastography and a food frequency questionnaire. Dietary intake was categorized into levels of food processing via the NOVA system. We used multivariable-adjusted logistic regression models to evaluate the association of energy-adjusted UPF intake (per 1-SD unit and by quintile) with clinical hepatic steatosis (Controlled Attenuation Parameter [CAP]≥ 290 dB/m) and fibrosis (Liver Stiffness Measurement [LSM] ≥ 8.2 kPa) and tested for linear trends of UPF intake with CAP and LSM. We adjusted for age, sex, smoking, alcohol intake, physical activity, and intake of minimally processed foods. Additional models adjusted for diet quality index or body mass index (BMI).
Results
Higher intake of UPF was directly associated with higher odds of hepatic steatosis (Odds Ratio 1.33 [95% Confidence Interval 1.21, 1.46] per standard deviation increase). UPF intake and CAP had a dose-response relation (Ptrend <0.001). There were 2.50 times higher odds of hepatic steatosis (Confidence Interval 1.81, 3.45) with a 19.49 (standard error: 3.73) unit increase in CAP (P<0.001) when comparing quintile 5 to quintile 1 of UPF consumption. Higher UPF was not significantly associated with hepatic fibrosis. Adjustment for BMI attenuated the strength of all UPF-hepatic associations.
Conclusions
UPF consumption was positively associated with hepatic steatosis. Longitudinal studies are needed to assess whether lowering consumption of UPF can decrease odds of hepatic fibrosis.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Association transversale entre la consommation d'aliments ultra-transformés et la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique
Natalie Sun Clin Nutr 26 janvier 2025

Contexte et objectifs
La prévalence de la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique a augmenté parallèlement à une augmentation de la consommation d'aliments ultra-transformés (HAT), mais on sait peu de choses sur leur association.
Méthodes
Nous avons examiné de manière transversale les associations de la HAT avec la stéatose hépatique et la fibrose chez 2 458 adultes (âge moyen 54 ans ; 55,9 % de femmes) vivant dans la communauté qui ont rempli une élastographie transitoire contrôlée par vibration et un questionnaire sur la fréquence alimentaire. L'apport alimentaire a été classé en niveaux de transformation des aliments via le système NOVA. Nous avons utilisé des modèles de régression logistique ajustés multivariables pour évaluer l'association entre l'apport en UPF ajusté en fonction de l'énergie (par unité d'écart type et par quintile) et la stéatose hépatique clinique (paramètre d'atténuation contrôlée [CAP] ≥ 290 dB/m) et la fibrose (mesure de la rigidité hépatique [LSM] ≥ 8,2 kPa) et avons testé les tendances linéaires de l'apport en UPF avec la CAP et la LSM. Nous avons ajusté l'âge, le sexe, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'activité physique et la consommation d'aliments peu transformés. Des modèles supplémentaires ont été ajustés pour l'indice de qualité de l'alimentation ou l'indice de masse corporelle (IMC).
Résultats
Un apport plus élevé en UPF était directement associé à des risques plus élevés de stéatose hépatique (rapport de cotes 1,33 [intervalle de confiance à 95 % 1,21, 1,46] par augmentation de l'écart type). L'apport en UPF et la CAP avaient une relation dose-réponse (Ptrend < 0,001). Les risques de stéatose hépatique étaient 2,50 fois plus élevés (intervalle de confiance 1,81, 3,45) avec une augmentation de 19,49 unités (erreur standard : 3,73) de CAP (P < 0,001) lors de la comparaison du quintile 5 au quintile 1 de consommation d'UPF. Une UPF plus élevée n'était pas significativement associée à la fibrose hépatique. L'ajustement en fonction de l'IMC a atténué la force de toutes les associations UPF-hépatique.
Conclusions
La consommation d'UPF était positivement associée à la stéatose hépatique. Des études longitudinales sont nécessaires pour évaluer si la réduction de la consommation d'UPF peut réduire les risques de fibrose hépatique.