Traduction de l'étude
Associations entre la consommation de café et de thé et la connectivité des réseaux neuronaux : dévoilement du rôle des facteurs génétiques dans le risque de maladie d’Alzheimer
par Tianqi Li Nutrients 2024, 16(24), 4303 ;
Contexte : le café et le thé sont des boissons largement consommées, mais leurs effets à long terme sur la fonction cognitive et le vieillissement restent largement inexplorés. Les interventions sur le mode de vie, en particulier les habitudes alimentaires, offrent des stratégies prometteuses pour améliorer les performances cognitives et prévenir le déclin cognitif.
Méthodes : cette étude a utilisé les données de la cohorte UK Biobank (n = 12 025) pour examiner les associations entre la consommation de café filtré, de thé vert et de thé standard et la connectivité fonctionnelle des réseaux neuronaux sur sept réseaux à l’état de repos. Nous nous sommes concentrés sur les réseaux couvrant les zones préfrontales et occipitales qui sont liées à des fonctions cognitives et comportementales complexes. Des modèles mixtes linéaires ont été utilisés pour évaluer les principaux effets de la consommation de café et de thé, ainsi que leurs interactions avec le risque génétique de l'apolipoprotéine E (APOE), le facteur de risque génétique le plus important pour la maladie d'Alzheimer (MA).
Résultats : Une consommation plus élevée de café filtré était associée à une connectivité fonctionnelle accrue dans plusieurs réseaux, notamment l'exécution motrice, le sensorimoteur, le fronto-cingulaire et le réseau de voies préfrontales + « Quoi ». De même, une consommation plus importante de thé vert était associée à une connectivité améliorée dans les réseaux visuels extrastriés et visuels primaires. En revanche, une consommation plus élevée de thé standard était liée à une connectivité réduite dans des réseaux tels que la consolidation de la mémoire, l'exécution motrice, le fronto-cingulaire et le réseau de voies « Quoi » + préfrontal. Le génotype APOE4 et les antécédents familiaux de MA ont influencé la relation entre la consommation de café et la connectivité dans le réseau de consolidation de la mémoire. De plus, le génotype APOE4 a modifié l'association entre la consommation standard de thé et la connectivité dans le réseau sensorimoteur.
Conclusions : Les différents schémas d’association entre la consommation de café, de thé vert et de thé standard et l’activité cérébrale au repos peuvent apporter des informations sur les changements cérébraux liés à la maladie d’Alzheimer. Le génotype APOE4, en particulier, semble jouer un rôle important dans la modulation de ces relations. Ces résultats améliorent nos connaissances sur la manière dont les boissons fréquemment consommées peuvent influencer la fonction cognitive et potentiellement le risque de maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées.