Les oméga 3 pour la santé du cœur?

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Supplémentation en huile de poisson, susceptibilité génétique et risque d'hypertension d'apparition récente
Zhi-Hao Li Preventive Medicine Volume 189, décembre 2024, 108152

Points forts
• L'étude a été la première à évaluer les effets combinés de la consommation d'huile de poisson et du risque génétique sur le développement de l'hypertension.
• Les non-consommateurs d'huile de poisson présentant un risque génétique élevé présentent un risque d'hypertension considérablement élevé.
• La consommation d'huile de poisson est potentiellement bénéfique pour la prévention de l'hypertension, et cette association a été modifiée par la prédisposition génétique.

Objectifs
Le risque d'hypertension d'apparition récente est influencé par la supplémentation habituelle en huile de poisson, mais on ne sait pas si l'association est modifiée par la prédisposition génétique.
Méthodes
Au total, 213 604 participants sans hypertension ont été identifiés au départ dans la UK Biobank entre 2006 et 2010. Le score de risque polygénétique pondéré (PRS) comprenant 118 polymorphismes mononucléotidiques (SNP) identifiés a été utilisé pour quantifier la susceptibilité génétique. Des modèles de régression de Cox ont été appliqués pour déterminer l'association entre la supplémentation en huile de poisson, le PRS et l'hypertension et évaluer l'effet de modification de la susceptibilité génétique.
Résultats
Au cours d'un suivi médian de 13,8 ans, 18 498 nouveaux cas d'hypertension ont été identifiés. Environ 30,6 % (65 452) des participants étaient des consommateurs habituels d'huile de poisson. Le rapport de risque (RR) des consommateurs habituels d'huile de poisson pour l'hypertension était de 0,94 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, 0,91-0,98). Les non-consommateurs d'huile de poisson présentant un risque génétique élevé présentaient un risque accru d'hypertension (RR, 1,52 ; IC à 95 %, 1,41-1,64) par rapport aux consommateurs d'huile de poisson présentant un faible risque génétique. De plus, une interaction sur l'échelle additive entre la consommation d'huile de poisson et des niveaux intermédiaires ou élevés de susceptibilité génétique a été observée. Les effets interactifs représentaient respectivement environ 7 % et 22 % du risque de développer une hypertension.
Conclusions
Cette étude de cohorte indique qu'une supplémentation régulière en huile de poisson pourrait être bénéfique pour prévenir l'hypertension, en particulier chez les personnes présentant une susceptibilité génétique intermédiaire ou élevée sur une échelle additive.

[Nutrimuscle-Conseils]

The effect of omega-3 Polyunsaturated Fatty Acid (PUFA) prescription preparations on the prevention of clinical cardiovascular disease: a meta-analysis of RCTs
Shujie Dong Nutrition Journal volume 23, Article number: 157 (2024)

Importance
Evidence from systematic reviews of the cardioprotective effect of omega-3 polyunsaturated fatty acid (PUFA) remains controversial, and interventions including PUFAs dietary supplements or prescription medications cannot accurately reflect the role of PUFA RX in cardiovascular disease (CVD) prevention.

Objective
We conducted a meta-analysis of randomized clinical trials (RCTs) to evaluate the efficacy of PUFA prescription medication in preventing CVD.

Methods
Two reviewers conducted a literature search of Embase, MEDLINE/PubMed, and the Cochrane Library from their inception to September 2023. The inclusion criteria were RCTs evaluating long-term supplementation (≥ 1 year) with PUFA prescriptions and reporting cardiovascular outcomes. Data were extracted independently by two authors, and the certainty of evidence for each outcome was assessed using the GRADE system. Random-effects models were used to estimate the risk ratios (RRs) and 95% confidence intervals (CIs). The primary outcomes were cardiovascular events. Secondary endpoints included major adverse cardiovascular events (MACEs), cardiac death, all-cause mortality, myocardial infarction, stroke, and revascularization. Subgroup analyses were performed based on PUFA components, dosage, follow-up duration, and risk status.

Results
Twelve RCTs involving 99,830 participants were included. The mean age of participants ranged from 59.4 to 74.0 years, with a follow-up period varying from 1 to 6.2 years. Compared with placebo and statins, PUFA prescription medication was associated with a reduced risk of cardiovascular events (8 RCTs, n = 75,929, RR, 0.88 [95% CI, 0.81–0.95]; P = 0.0007; I2 = 45%), cardiac death (10 RCTs, n = 95,440, RR, 0.91 [95% CI, 0.84–0.99]; P = 0.02; I2 = 23%), myocardial infarction (9 RCTs, n = 94,877, RR, 0.84 [95% CI, 0.73–0.96]; P = 0.009; I2 = 62%), and revascularization (9 RCTs, n = 91,242, RR, 0.91 [95% CI, 0.84–0.99]; P = 0.02; I2 = 63%).

Conclusions and relevance
PUFA prescription medication could lower the risks of cardiovascular events, cardiac death, myocardial infarction and revascularization. This research provides insight into the efficacy of PUFA prescription medications in CVD prevention and contributes to the ongoing debate on the role of PUFA products in cardiovascular outcomes.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Effet des préparations sur ordonnance d'acides gras polyinsaturés oméga-3 (PUFA) sur la prévention des maladies cardiovasculaires cliniques : une méta-analyse d'ECR
Shujie Dong Nutrition Journal volume 23, Numéro d'article : 157 (2024)

Importance
Les preuves issues des revues systématiques de l'effet cardioprotecteur des acides gras polyinsaturés oméga-3 (PUFA) restent controversées, et les interventions comprenant des compléments alimentaires à base d'acides gras polyinsaturés ou des médicaments sur ordonnance ne peuvent pas refléter avec précision le rôle des PUFA RX dans la prévention des maladies cardiovasculaires (MCV).

Objectif
Nous avons mené une méta-analyse d'essais cliniques randomisés (ECR) pour évaluer l'efficacité des médicaments sur ordonnance à base d'acides gras polyinsaturés dans la prévention des MCV.

Méthodes
Deux évaluateurs ont effectué une recherche documentaire dans Embase, MEDLINE/PubMed et la Cochrane Library depuis leur création jusqu'en septembre 2023. Les critères d'inclusion étaient des ECR évaluant la supplémentation à long terme (≥ 1 an) avec des prescriptions d'AGPI et rendant compte des résultats cardiovasculaires. Les données ont été extraites indépendamment par deux auteurs, et la certitude des preuves pour chaque résultat a été évaluée à l'aide du système GRADE. Des modèles à effets aléatoires ont été utilisés pour estimer les rapports de risque (RR) et les intervalles de confiance (IC) à 95 %. Les principaux résultats étaient les événements cardiovasculaires. Les critères d'évaluation secondaires comprenaient les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACI), la mort cardiaque, la mortalité toutes causes confondues, l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral et la revascularisation. Des analyses de sous-groupes ont été effectuées en fonction des composants des AGPI, du dosage, de la durée du suivi et du statut de risque.

Résultats
Douze ECR portant sur 99 830 participants ont été inclus. L’âge moyen des participants variait entre 59,4 et 74,0 ans, avec une période de suivi variant de 1 à 6,2 ans. Français Comparativement au placebo et aux statines, les médicaments sur ordonnance à base d'AGPI ont été associés à un risque réduit d'événements cardiovasculaires (8 ECR, n = 75 929, RR, 0,88 [IC à 95 %, 0,81-0,95] ; P = 0,0007 ; I2 = 45 %), de décès d'origine cardiaque (10 ECR, n = 95 440, RR, 0,91 [IC à 95 %, 0,84-0,99] ; P = 0,02 ; I2 = 23 %), d'infarctus du myocarde (9 ECR, n = 94 877, RR, 0,84 [IC à 95 %, 0,73-0,96] ; P = 0,009 ; I2 = 62 %) et revascularisation (9 ECR, n = 91 242, RR, 0,91 [IC à 95 %, 0,84–0,99] ; P = 0,02 ; I2 = 63 %).

Conclusions et pertinence
Les médicaments sur ordonnance à base d'AGPI pourraient réduire les risques d'événements cardiovasculaires, de décès cardiaque, d'infarctus du myocarde et de revascularisation. Cette recherche donne un aperçu de l'efficacité des médicaments sur ordonnance à base d'AGPI dans la prévention des maladies cardiovasculaires et contribue au débat en cours sur le rôle des produits à base d'AGPI dans les résultats cardiovasculaires.

[Nutrimuscle-Conseils]

Erythrocyte Membrane Fluidity and Omega-3 Fatty Acid Intake: Current Outlook and Perspectives for a Novel, Nutritionally Modifiable Cardiovascular Risk Factor
by Umberto Capece Nutrients 2024, 16(24), 4318;

Omega-3 fatty acids reduce triglycerides and have several positive effects on different organs and systems. They are also found in the plasma membrane in variable amounts in relation to genetics and diet. However, it is still unclear whether omega-3 supplementation can reduce the occurrence of major cardiovascular events (MACEs). Two trials, REDUCE-IT (Reduction of Cardiovascular Events with Icosapent Ethyl-Intervention Trial), with highly purified EPA, and STRENGTH (Effect of High-Dose Omega-3 Fatty Acids vs. Corn Oil on Major Adverse Cardiovascular Events in Patients at High Cardiovascular Risk), with a combination of EPA and DHA, have produced different outcomes, triggering a scientific debate on possible explanations for the discrepancies. Furthermore, doubts have arisen as to the anti-inflammatory and anti-aggregating activity of these compounds. Recent studies have, however, highlighted interesting effects of EPA and DHA on erythrocyte membrane fluidity (EMF). EMF is governed by a complex and dynamic biochemical framework, with fatty acids playing a central role. Furthermore, it can be easily measured in erythrocytes from a blood sample using fluorescent probes. Recent research has also shown that EMF could act as a possible cardiovascular risk factor biomarker. This review aims to synthetize the latest evidence on erythrocyte membrane fluidity, exploring its potential role as a biomarker of residual cardiovascular risk and discussing its clinical relevance. Further, we aim to dissect the possible biological mechanisms that link omega-3 modifiable membrane fluidity to cardiovascular health.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Fluidité de la membrane érythrocytaire et apport en acides gras oméga-3 : perspectives actuelles et perspectives pour un nouveau facteur de risque cardiovasculaire modifiable sur le plan nutritionnel
par Umberto Capece Nutrients 2024, 16(24), 4318 ;

Les acides gras oméga-3 réduisent les triglycérides et ont plusieurs effets positifs sur différents organes et systèmes. Ils sont également présents dans la membrane plasmique en quantités variables en fonction de la génétique et du régime alimentaire. Cependant, on ne sait toujours pas si la supplémentation en oméga-3 peut réduire l'apparition d'événements cardiovasculaires majeurs (MACI). Deux essais, REDUCE-IT (Reduction of Cardiovascular Events with Icosapent Ethyl-Intervention Trial), avec de l’EPA hautement purifié, et STRENGTH (Effect of High-Dose Omega-3 Fatty Acids vs. Corn Oil on Major Adverse Cardiovascular Events in Patients at High Cardiovascular Risk), avec une combinaison d’EPA et de DHA, ont produit des résultats différents, déclenchant un débat scientifique sur les explications possibles de ces écarts. De plus, des doutes ont surgi quant à l’activité anti-inflammatoire et anti-agrégante de ces composés. Des études récentes ont cependant mis en évidence des effets intéressants de l’EPA et du DHA sur la fluidité membranaire des érythrocytes (EMF). L’EMF est régie par un cadre biochimique complexe et dynamique, dans lequel les acides gras jouent un rôle central. De plus, elle peut être facilement mesurée dans les érythrocytes à partir d’un échantillon de sang à l’aide de sondes fluorescentes. Des recherches récentes ont également montré que l’EMF pourrait agir comme un biomarqueur possible du facteur de risque cardiovasculaire. Cette revue vise à synthétiser les dernières données sur la fluidité membranaire des érythrocytes, à explorer son rôle potentiel en tant que biomarqueur du risque cardiovasculaire résiduel et à discuter de sa pertinence clinique. De plus, nous souhaitons décortiquer les mécanismes biologiques possibles qui lient la fluidité membranaire modifiable par les oméga-3 à la santé cardiovasculaire.

[Nutrimuscle-Conseils]

Impact of fish intake on dyslipidemia likelihood by cooking method: Results from the Hellenic National Nutrition and Health Survey
Sotiria Kotopoulou Nutrition Research Volume 133, January 2025, Pages 22-34

Highlights
• Only 17.9% of participants consumed fish.
• 20.8% of fish consumers consumed fish fried.
• More than half of high-risk adults aged ≥51 years consumed fried fish.
• Each gram of total fish intake reduced dyslipidemia odds by 3%.
• Consuming fried fish 1 to 3 times/month increased dyslipidemia odds by 3.6.

Nutritional guidelines emphasize fish consumption due to its reported health benefits, although the potential differential effects based on the cooking method used have not been well investigated. Hypothesizing that fish consumption and preparation method may affect lipid concentrations, we aimed to examine fish consumption per dietary guidelines adherence and assess the association between fish intake and dyslipidemia likelihood in Greek adults. Fish consumers were identified using 24-hour recalls and a validated Food Propensity Questionnaire from 3742 adults (aged ≥19 years, 59.3% females). Dyslipidemia likelihood was estimated using adjusted logistic regression models, for total intake, and for nonfried and fried-fish consumers.

Prevalence of fish consumers was 17.9% (n = 668), and 20.8% (n = 139) reported frying it. Based on the Food Propensity Questionnaire, and in combination with the two 24-hour recalls, 67.7% of fish consumers and 66.9% of fried-fish consumers consumed it less than once per month, resulting in a median weekly intake of 23.7 (13.7, 56.7) g and 26.2 (15.0, 70.4) g, respectively. For each gram of total fish intake, the odds of dyslipidemia decreased by 3% but consuming fried fish 1 to 3 times /month compared to <1 per month, increased the odds by 3.6% (odds ratio, 3.6; 95% confidence interval, 1.19–10.70). Greek adults do not adhere to the dietary guidelines for fish consumption in terms of weekly intake and a large proportion consume it fried. Both factors may lead to a further increased likelihood of dyslipidemia and not to a protective effect. Public health educational awareness programs are required to increase the frequency of fish consumption, with emphasis given on cooking methods.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Impact de la consommation de poisson sur la probabilité de dyslipidémie par méthode de cuisson : résultats de l'enquête nationale hellénique sur la nutrition et la santé
Sotiria Kotopoulou Nutrition Research Volume 133, janvier 2025, pages 22-34

Points forts
• Seuls 17,9 % des participants ont consommé du poisson.
• 20,8 % des consommateurs de poisson ont consommé du poisson frit.
• Plus de la moitié des adultes à haut risque âgés de ≥ 51 ans ont consommé du poisson frit.
• Chaque gramme de consommation totale de poisson a réduit les risques de dyslipidémie de 3 %.
• La consommation de poisson frit 1 à 3 fois par mois a augmenté les risques de dyslipidémie de 3,6.

Les directives nutritionnelles mettent l'accent sur la consommation de poisson en raison de ses bienfaits pour la santé, bien que les effets différentiels potentiels basés sur la méthode de cuisson utilisée n'aient pas été bien étudiés. En supposant que la consommation de poisson et la méthode de préparation peuvent affecter les concentrations de lipides, nous avons cherché à examiner la consommation de poisson selon le respect des directives alimentaires et à évaluer l'association entre la consommation de poisson et la probabilité de dyslipidémie chez les adultes grecs. Les consommateurs de poisson ont été identifiés à l'aide de rappels de 24 heures et d'un questionnaire validé sur la propension alimentaire auprès de 3742 adultes (âgés de ≥ 19 ans, 59,3 % de femmes). La probabilité de dyslipidémie a été estimée à l'aide de modèles de régression logistique ajustés, pour l'apport total et pour les consommateurs de poisson frit et non frit.

La prévalence des consommateurs de poisson était de 17,9 % (n = 668) et 20,8 % (n = 139) ont déclaré en faire frire. Sur la base du questionnaire sur la propension alimentaire et en combinaison avec les deux rappels de 24 heures, 67,7 % des consommateurs de poisson et 66,9 % des consommateurs de poisson frit en ont consommé moins d'une fois par mois, ce qui donne une consommation hebdomadaire médiane de 23,7 (13,7, 56,7) g et 26,2 (15,0, 70,4) g, respectivement. Français Pour chaque gramme de consommation totale de poisson, les risques de dyslipidémie diminuaient de 3 %, mais la consommation de poisson frit 1 à 3 fois par mois par rapport à < 1 par mois augmentait les risques de 3,6 % (rapport de cotes, 3,6 ; intervalle de confiance à 95 %, 1,19-10,70). Les adultes grecs ne respectent pas les recommandations alimentaires concernant la consommation de poisson en termes d'apport hebdomadaire et une grande proportion le consomme frit. Ces deux facteurs peuvent conduire à une augmentation supplémentaire du risque de dyslipidémie et non à un effet protecteur. Des programmes de sensibilisation à la santé publique sont nécessaires pour augmenter la fréquence de consommation de poisson, en mettant l'accent sur les méthodes de cuisson.